dimanche 10 février 2013

Chapitre 17 - London in technicolor

La vie à Londres est décidément dangereuse, entre les chutes de neiges et les chutes d'hélicoptères (parce que vivre à Londres, c'est dangereux... Pourquoi aller passer sa 3A en Afrique ou Amérique du Sud quand on peut risquer sa vie simplement en traversant la Manche ?).
Vous échapperez au traditionnel article "oh-regardez-il-y-a-de-la-neige-dehors-c'est-fantastique" pour cause de 1) temps extrêmement ensoleillé ces derniers jours à Londres (c'est plus drôle s'il fait un temps super beau pendant les mois les plus froids et qu'il pleut des cordes quand c'est l'été, dans une logique typique de la météo anglaise) 2) perte de toutes mes photos du mois de janvier dont les photos des trois jours où il a neigé. Mais bon vous devriez vous en remettre. 

Il fait beau à Londres, il fait au moins 3 degrés au soleil, ce qui dans l'esprit du britannique justifie de se balader en t-shirt (il se baladerait bien en slip mais la loi le lui interdit). Totalement insensible à la souffrance que cela occasionne chez moi, qui malgré mes cinquante mille épaisseurs qui me font ressembler à une énorme boulette de viande, suis plus congelée que le surgelé Picard. 

Je viens enfin de comprendre la logique qui sous-tend le plan du métro de Londres. J'ai mis du temps à comprendre; chez nous, en France, on a construit des lignes qui vont d'un point A à un point B, donc on trace une ligne (une courbe, quand il faut que ça passe par un point C). 
Si vous voulez jamais comprendre le métro de Londres, oubliez cette logique élémentaire française. Le métro de Londres n'a pas été dessiné, il a été désigné. On a dû faire appel à des artistes contemporains qui ont voulu faire du plan des lignes quelque chose de conceptuel "because just draw some lines for a tube is too mainstream, indeed". Je vous livre l'image de l'une des lignes les plus conceptuelles, que vous visualisiez mieux la chose. 

Et, pourquoi pas, la district line:


J'imagine très clairement que les têtes pensantes qui ont dessiné ça ont dû se dire "et là, darling, nous ferons une ligne noir qui symbolisera l'idée de notre condition humaine, you know, elle se sépare pour se rejoindre et diverger ensuite, un peu comme l'expérience que nous faisons de notre propre moi en nous confrontant aux difficultés de la vie... Indeed, darling, pourquoi ne pas y mêler un peu de rouge ? Et ajouter une touche de vert, faisons une nouvelle branche à la District..."
Du coup, quand je vois le plan des lignes:

Je pense à :



Avec ma très chère amie Caroline, nous avons décidé de sillonner Londres pour trouver les meilleurs endroits où déguster l'afternoon tea étant donné qu'après tout c'est la raison pour laquelle nous avons choisi de venir en Angleterre. Nous avons testé "Bea's of Bloomsbury", approuvé par le Guide du Routard. 

La décoration est vraiment sympa (cela ne se voit pas sur la photo cependant), les prix beaucoup moins. 9 livres pour une petite théière et deux mini scones... argh. Surtout que lesdits scones n'étaient pas à proprement parler exceptionnels. Mais en allant demander plus de crèmes et de confiture pour aller avec nos scones, je me suis aperçue que si j'arrivais à dire ça et à me faire comprendre, j'avais totalement "mastered" la langue anglaise (ou du moins, tout ce qu'il y avait d'essentiel dans la chose). 

Londres est une ville complètement folle. L'autre jour, en passant par Covent Garden, j'ai vu un bouton avec une flèche "push for talent". Quelqu'un a appuyé et là, dans une scène surréaliste (mais ordinaire à Londres), une fanfare a surgit de nulle part et a joué un air connu, puis des gens en sous-vêtements (par moins dix degrés... Normal) ont commencé à danser et à faire des pyramides sur la place... C'était absolument fou, insolite, génial, en un mot : londonien. 


Pieds nus, bien sûr. En mode "pas de soucis, faire des acrobaties de haute volée à poil dans des lieux touristiques, je fais ça tous les jours". C'est ça que j'aime à Londres: la ville est aussi folle que les vaches du même nom et n'est jamais identique, il y arrive toujours des choses absolument extraordinaire (je vous ai sûrement parlé de Dark Vador sur Picadilly...). 

Dernière chose dont j'avais envie de parler dans cet article fourre-tout... La fameuse "skyline" londonienne. 

J'ai appris qu'une annexe à la Tate modern était en construction, voilà le dessin du projet: 

Projet d'ajouter un nouveau bâtiment à la skyline londonienne (de l'expression même du descriptif du projet). Londres et Paris sont complètement différents de ce point de vue. Paris est une ville pleine d'histoire; tous les bâtiments du centre sont anciens, chargés d'histoire. On reconnaît Paris pour sa Tour Eiffel, son Louvre, son Arc de Triomphe. Et, quand il s'agit de construire des bâtiments modernes (comme la Pyramide du Louvre ou le Centre Pompidou), cela cause une levée de bouclier. Paris est donc une ville à l'architecture historique et assez immobile (je ne suis, bien sûr, pas en train de dire que c'est une mauvaise chose, même si j'apprécie personnellement Beaubourg et la pyramide de verre - mais si je devais donner trois monuments pour décrire Paris, il est vrai que je ne penserais pas à ceux-là spontanément). Au contraire, Londres a été beaucoup détruite par le grand incendie de 1666 (ils s'en souviennent encore...) et les bombardements de la WWII. Résultat: beaucoup de bâtiments à Londres sont récents, ce qui fait que Londres est une ville qui se réinvente constamment architecturalement. Dans la skyline, la silhouette des bâtiments emblématiques de Londres, vous trouverez aussi bien des bâtiments "anciens" comme Big Ben ou Saint Paul que des jeunots nouveaux venus comme "le Gherkin", le London Eye, ou ce très cher Shard (il ne figure pas sur la skyline plus haute, mais nul doute qu'il s'agit d'un des bâtiments maintenant emblématique de la skyline). Après tout, le Shard et les alentours sont en train de devenir "ze place to be". Est-ce que je vous ai déjà dit que c'est là que j'habite ? 
D'ailleurs, saviez vous que Gherkin... signifie "cornichon" ?

(Il y a indubitablement quelque chose.)

J'ai découvert qu'il y avait de sceau de la reine sur mes coco pops (et qu'il y avait une licorne sur le sceau de la famille royal... Les anglais me sont définitivement sympathiques). En gros, mes céréales sont approuvés par la reine (ou au moins la famille royale). J'ai imaginé avec émotion la souveraine s'enfermer dans son cabinet et se faire un petit bol de coco pops à ses moments perdus, indeed, avec une tasse de thé.
Voici donc pour conclure une image d'un Corgi (mais si, les fameux chiens dont la reine raffole) qui n'a rien à voir avec la choucroute.