vendredi 28 juin 2013

Chapitre 27 - F.N.B. (Flamingo Nervous Breakdown)

"En mai, fait ce qu'il te plaît !"

Allez savoir pourquoi, mais passer mes exams ne fait pas partie de la liste de ce qui me plaît, et pourtant, il a bien fallu s'y coller. Je me suis donc enfermée dans ma chambre pour réviser (parce que j'avais beau répéter à tout le monde que "mais naaaaan, faut pas stresser, on vient de Sciences-Po, les exams ici ça va être de la grosse blague", j'ai fini par me dire que ce serait peut-être pas mal de m'y mettre et de commencer à lire des textes et de réviser). 
C'est très rapidement devenu insupportable. Outre le fait que rester enfermer dans une chambre à travailler a de quoi rendre dingue de toute façon, il fallait ajouter à l'addition les murs très fins et mes colocs que l'approche des examens n'empêchait pas d'être aussi bruyants que d'habitude (quoi de plus mélodieux que leurs doux rires de pintades quand je tentais de m'intéressais à l'Union Monétaire Européenne ?). Surtout, ma résidence a eut l'idée génialissime de se lancer dans des grands travaux la semaine où commençaient mes examens. Non non, pas une semaine avant, pas après que les examens soient finis. Pendant, c'est tellement mieux, histoire de rendre les révisions encore plus pénibles... Dernier grief à ma liste : le bloody weather, qu'on avait apparemment oublié de prévenir que c'était le printemps et donc qu'il était censé faire chaud. Conséquence : température polaire dans ma chambre car le management de la résidence ne comprenait pas pourquoi il fallait laisser les radiateurs en état de fonctionnement au delà du 1er mai... 



Par un hasard de circonstances, j'ai été chargée de rédiger une pétition pour qu'on nous rallume le chauffage. J'ai dû batailler pour obtenir 10 pauvres signatures sur une pétition qui intéressait tout le monde mais qu'apparemment personne n'avait le temps de signer... 

Bref, tout cela ensemble a conduit à un résultat logique et inévitable. J'ai craqué. 

J'étais en proie d'un Flamingo Nervous Breakdown. 

J'ai décrété que les examens n'avaient pas d'importance parce qu'après tout, j'étais un bloody flamingo, et que je laissais tout tomber pour retourner à la vie sauvage. 


Mais, bon, allez savoir pourquoi, il a fallut que j'aille passer mes examens quand même, ni Sciences Po ni mes proches ne paraissant accepter comme légitime ma réorientation de carrière. 

Les examens m'ont fait regretter les bonnes vieilles dissertations de 4h. En Angleterre, on a trois heures pour traiter trois questions, et les professeurs s'attendent à ce qu'on ait un plan béton, une introduction très bien rédigée, une problématique solide...


Et, comme si cela ne suffisait pas, on nous a envoyé passer les examens à Excel, l'équivalent anglais de Villepinte. Si vous n'avez jamais passé d'examens à Villepinte... Vous ne connaissez pas votre chance. Le principe : enfermer plusieurs centaines d'étudiants dans un grand hangar (ici, nous étions environ 1500 à chaque examen). Excel se trouve bien entendu en périphérie. Heureusement pour moi, c'était très facile d'accès depuis ma résidence (30 minutes en métro, un seul changement), mais là où le bât blesse, c'est qu'Excel se trouvant en zone 3, un aller-retour coûte en moyenne 6 pounds. J'ai donc dépensé 24 pounds en transports (6 x 4 examens) pour aller passer mes examens...
Et comme si ça ne suffisait pas, il faut respecter tout un tas de règles stupides à l'intérieur (comme : ne pas parler une fois entrés dans la salle, même si l'épreuve ne commence que dans vingt minutes ; la liste des "offenses" possibles est ultra-longue). à tel point qu'avant ma première épreuve, je discutais avec mon amie des règles à suivre, et à chaque fois que l'une posait une question ("tu penses que je peux...") l'autre répondait "non, ça pourrait être considéré comme une offense". 
"Est-ce que je peux respirer dans la salle d'examen ?"
"Tu devrais t'abstenir, ça pourrait être considéré comme une offense." 
Vous comprendrez donc que les examens n'ont fait qu'empirer mon Flamingo Nervous Breakdown. 





Mais cessons de parler des sujets qui fâchent ! J'ai aussi pu visiter un peu Londres pendant mon mois d'examen.

J'ai été passer la soirée chez Mr. Sambourne, un caricaturiste de la fin du 19ème. Pour le temps d'une soirée, on avait rappelé les fantômes de la maison ; sa femme et l'une de ses domestiques étaient là pour faire visiter la salle à manger et le salon de Mr. Sambourne...
Oh, ne vous inquiétez pas, elles étaient en très bon état de conservation.
Bon, d'accord, il s'agissait de deux actrices, mais je vous assure qu'on s'y serait cru ! J'ai beaucoup aimé, mis à part que la visite était très courte (15 minutes à peine). J'ai d'autant plus apprécié que je me suis plongée ce semestre dans la lecture de romans du 19ème (principalement Jane Austeen), et j'avais un peu l'impression d'être au coeur de l'un de mes romans et de discuter avec les personnages...
J'ai ramené un souvenir de la soirée (quoi ? Mais non, je n'ai rien volé ! C'est donc l'image que vous avez de moi ?) : une caricature de ma personne (exécutée gratuitement, cela faisait partie de l'évènement).
Mais elle est ratée alors je ne la posterai pas sur ce blog...

J'ai enfin été faire le Museum of London, que je voulais visiter depuis tellement longtemps... Sympa à faire, surtout la "victorian walk" où ont été reconstitués d'anciens magasins et où on trouve des costumes de l'époque victorienne. Dont un magnifique chapeau coiffé d'une réplique miniature d'un voilier de l'époque... Le même que celui du monsieur ci-dessous :


C'était un chapeau spécialement conçu pour les évènements maritimes... Prochaine boat party à laquelle je suis invitée, je m'en achète un !



Je suis aussi allée me ballader dans les Inns of Court, à Temple. Les Inns of Court, c'est un quartier très fermé, réservé aux apprentis-avocats. Ils habitent là-bas, complètement coupés du monde extérieur, afin de pouvoir se concentrer sur leurs études... Il est d'ailleurs impossible d'y accéder après une certaine heure, et pendant les périodes de partiels, afin que les étudiants puissent travailler tranquillement. Le coin est magnifique et vaut le détour :








Et puis, les lieux étant remplis de futurs jeunes avocats en costume cravate, c'est l'endroit idéal pour draguer. 



Etant une hipster dans l'âme, j'ai aussi voulu sortir des sentiers battus en allant rendre visite aux francs-maçons londoniens. Si, je vous assure ! Ils ont leur QG dans un grand bâtiment près de Covent Garden, et veulent faire preuve de transparence (pour qu'on voit que c'est des gentils, après tout) ; il est donc possible de venir visiter Freemason Hall.


Bon, ne rêvez pas : on ne vous laissera pas visiter non plus tout et n'importe quoi, ça reste très encadré. Pas le droit de prendre des photos à l'intérieur, d'ailleurs (en théorie... hum). On peut visiter librement une grande salle qui sert de musée, avec tout pleins d'objets liés à la franc-maçonnerie. Pas franchement passionnant, à moins que vous ne soyez intéressés par le sujet. Ce que je recommande par contre, ce sont les visites guidées, gratuites, qui vous permettent d'accéder au reste du bâtiment. Et croyez-moi, les lieux valent le coup d'oeil ! Freemason Hall a été construit dans les années 30, et donc tout l'intérieur est très art-déco, vraiment magnifique. Dommage qu'on ne puisse pas prendre de photo (j'avais peur qu'ils me séquestrent dans le sous-sol ou me fassent assassiner si j'essayais... J'ai préféré ne pas prendre de risque). La visite permet d'apprendre des choses, comme par exemple que tout le monde est franc-maçon (dont Churchill !) mais que les deux héritiers de la Couronne, William et Harry, contrairement à leurs prédécesseurs, ne sont pas trop investis dans la chose...


J'ai également appris qu'on pouvait louer les lieux. Dan Brown donnait une conférence le soir-même où j'y suis allée d'ailleurs. Du moment que vous payez...
Et, bien sûr, après la visite, vous avez le droit de visiter... la boutique de souvenir ! Avec ses chouettes cadeaux à ramener à ses proches, comme le nounours franc-maçons...


Ou peut-être de la lecture ?






Et si vous voulez revenir à des visites plus conventionnelles, je recommande le Geffrye Museum (musée des décorations d'intérieur), très bien fait (on y trouve des reconstitutions d'intérieurs de salles du 16ème siècle à nos jours, ainsi que beaucoup de documentations autour, comme des extraits de lettres, romans, journaux, etc. sur la vie, les moeurs, les coutumes de l'époque). J'ai appris qu'on recommandait pendant un temps de prendre de la liqueur avec le thé, car celui-ci était réputé pour rendre dépressif... Heureusement que je ne dois pas boire une quantité d'alcool équivalente à ma consommation de thé, je passerais ma vie en coma éthylique !
Autre musée que j'ai bien aimé : le Design Museum. Attention, celui-ci est payant (de l'ordre de 7£). On a accès à trois expositions, dont une très intéressante sur les créations design de l'année. Je ne suis pas particulièrement intéressée par le design mais je n'ai pas regretté mon investissement.
Il y a la Courtaud Gallery aussi, près de mon campus, qu'il faut absolument visiter si vous aimez la peinture française du 19ème-20ème ! Ils ont quelques-uns de nos chefs-d'oeuvres, comme "La montage Sainte-Victoire" ou "Les joueurs de cartes" de Cézanne. Et ce magnifique Manet qui devrait plutôt être à Orsay :





Je me suis balladée autour de Picadilly...









Eh oui, il y a une improbable boutique Tintin à Covent Garden !

J'ai été voir la Wallace Collection, qui se trouve dans un très bel hôtel particulier. Toutes les oeuvres et objets dataient en général du 16ème-18ème siècle, pas ma période artistique préférée. Ce que j'ai aimé, c'est plutôt la section armures/armes. Et là, en voyant ces armures, j'ai eu une révélation...


Vous remarquerez qu'au niveau du ventre, les armures étaient plutôt serrées... Je me suis donc imaginée les magazines féminins d'aujourd'hui, mais version chevaliers, avec des articles pertinents comme "Bientôt le retour des croisades : Notre régime miracle pour rentrer dans votre armure".



Pour finir sur mes ballades de Mai... Si je vous dit "méridien zéro", vous me répondez ?
Greenwich, of course !
J'ai réussi à convaincre Julie de faire à pieds les 12-15 km de London Bridge à Greenwich en longeant la Tamise. Parce qu'en théorie, en allant en ligne droite, c'est assez rapide (environ 20 minutes en bus). Mais en pratique...


La ballade vaut vraiment le détour (je l'ai faite 2 fois, et j'apprécie toujours plus cette promenade le long de la Tamise que Greenwich même !).
Allez, je vais vous faire faire 12km sans que vous bougiez de votre chaise.


Petit détour par Saint Katarina's Dockland, la marina de la City... Très mignon, complètement coupé des réalités du monde extérieur.




Le toboggan au milieu des tombes...



Comment décorer son jardin avec bon goût ! Prenez-en de la graine !




Et enfin, Greenwich et son fameux bateau, le Cutty Stark.
Greenwich est un endroit très reposant, qui a un côté petit village très sympa. Encore un bon moyen de s'évader de Londres (et pourtant, depuis le parc, on a une belle vue sur les grattes-ciels de la City et de Canary Wharf !).



Certains endroits du parc sont payants, notamment celui où se trouve le monument du fameux méridien... Ne comptez pas sur moi pour payer pour une ligne imaginaire (d'autant qu'il existe un endroit, gratuit, où ils ont tracé le méridien, devant lequel on peut se prendre en photo... La logique anglaise, encore et toujours). Et puis, c'est aussi par fierté nationale : quand, au 19ème siècle, les puissances se sont écharpées pour savoir qui serait le méridien zéro, les Français avaient proposé le méridien de Paris !

Greenwich est notamment célèbre pour son histoire maritime : on y trouve un grand musée de la marine (que je n'ai pas eu l'occasion de visiter).

D'ailleurs, j'y pense seulement maintenant, mais... Greenwich aurait été l'endroit idéal pour arborer mon beau chapeau-bateau...



jeudi 27 juin 2013

Chapitre 26 - London bazar

C'est un curieux mal qui s'est abattu sur moi dès Avril. Quelque chose qui couvait depuis un certain temps déjà, mais qui a grandi jusqu'à prendre contrôle de mes moindres faits et gestes.
Je suis atteinte de boulimie londonienne. 
C'est une faim que je ne peux jamais rassasier. J'avale les kilomètres, je dévore les musées et les expositions, engloutis le moindre monument indiqué dans mes guides. Grignotte un petit morceau du Shard ou de Big Ben quand ma boulimie me laisse quelques instants de répits. 
Cette boulimie, c'est cette peur tenace de n'avoir pas assez visité, pas assez vécu, pas assez profité, qui enfle un peu plus au fur et à mesure que la fin approche... Peur de rater des choses, et de ne pas réussir au final à saisir et à remporter avec moi un peu de l'âme de Londres, pour remplacer ce petit morceau de la mienne qui s'est perdue cette année au fond de la Tamise...

Quoi ? Vous trouvez ça triste ? 



Allez, pour vous remonter le moral, je vous fait un petit point "Royalties" pour vous remonter le moral, et après, retournons ensemble dans mon London bazar, shall we ? 

Je vous offre ce chouette gif de Sa Majesté Lizzy. 


Et ceci, histoire de vous donner un peu matière à réflexion philosophique : 


"Pop Queen versus The Queen" : enquête hautement passionnante trouvée dans les pages de Time Out... THE battle. Et vous ? Team Bey ou Team Liz ? (personnellement, je suis à fond Team Liz, of course).

Après ce petit interlude totalement dans le ton de ma 3A (si si, je vous assure), revenons-en à nos moutons renards londoniens.

J'ai fait beaucoup de choses à Londres en Avril, après mon retour d'Ecosse. Je vais essayer de dresser la liste de manière la plus exhaustive possible, même si je vais certainement en oublier...



J'ai été voir la très intéressante expo Manet, à la Royal Academy of Art.



Outre le fait que j'aime beaucoup Manet, ça fait toujours plaisir de voir un peintre français se faire exposer dans la prestigieuse Académie des Arts anglaise...



Eh ouais Reynolds, c'est un Froggy qui squatte les murs de ta prestigieuse Académie... (Reynolds fut le premier directeur de la Royal Academy of Art... Le monsieur qui a une statue, là, sur la photo).
Car après tout, rien de tel qu'une année à l'étranger pour (re)découvrir les chefs-d'oeuvres de la peinture française et tant qu'à faire rapatrier illégalement au Musée d'Orsay quelques uns des chefs-d'oeuvres français qui traînent dans les musées anglais.



J'ai été à Camden, aussi. J'ai adoré l'ambiance qui y règne, complètement délurée... à Camden se tient un genre de marché tous les dimanches. Si vous aimez les babioles, vous y trouverez votre bonheur : c'est tout simplement immense. On en a rapidement fait le tour cependant, la plupart des stands vendant plus ou moins les mêmes produits aux mêmes prix... Mais c'est toujours agréable de s'y promener. C'est un peu le même type de marché qu'à Spitafields/Brick Lane, mais autant les premiers sont plutôt prisés par les hipsters, autant Camden est clairement plutôt gothique (mais bon, ça reste très touristique, avec pleins de babioles pour tous les goûts).




à chaque fois que je vais à Camden, je propose à la personne qui m'accompagne de se faire un tatouage souvenir (vu que les tatoueurs foisonnent dans le coin), mais personne ne veut le faire avec moi... Ce serait un chouette souvenir à ramener de Londres, pourtant... Non ?



Faites attention si vous vous rendez à Camden : dans la logique pure des transports londoniens, vous pouvez arriver par la station Camden Town en métro... Mais vous ne pouvez pas en repartir par ce même moyen de transport les dimanches jusqu'à cinq heures (ne me demandez pas pourquoi).

Ce n'est pas vraiment un problème car Camden est le long de Regent's Canal, un petit canal (comme son nom l'indique) qui va notamment jusqu'à Paddington à l'Ouest et King's Cross à l'Est. La ballade est très agréable, et très suprenante quand on la fait pour la première fois... Parce que forcément, quand on dit Londres, on pense à un amas de rues surchargées de trafic, une ville tentaculaire complètement étouffante :


Alors que Londres, c'est aussi ça :




Amoureux de la nature, addicts du champêtre, abandonnez l'idée de partir dans des petites villes au fin fond de la campagne anglaise ou autre... Venez à Londres !



Je vois d'ici vos visages dubitatifs... Et pourtant il est facile de s'échapper à Londres de la sensation d'étouffement inévitable dans une ville aussi grande et dynamique. Autre preuve de mes dires : je me suis fait une grande ballade dans les cinq grands parcs de l'Ouest (St-James Park - Green Park - Hyde Park - Kensington Gardens - Holland Park, qui n'a rien à voir avec le président du même nom).







Holland Park a mes faveurs, car on y trouve un très joli jardin japonais...
J'ai pu voir en route tout un tas d'animaux exotiques : des pélicans, tout un tas de volaille (miam), et des paons. J'ai couru après toute cette joyeuse faune pour la photographier sous tous les angles. L'amour de la parisienne pour la nature un peu sauvage mais pas trop, vous comprenez...



Au passage, j'ai pu voir la magnifique Leighton House, du nom d'un peintre anglais qui a vécu là, et avait une passion pour l'art arabo-musulman... (Les photos viennent de Google, il était interdit d'en prendre).


Mais non, je ne suis pas obsédée par les paons...




... Et sinon, pour louer, ce serait combien de pounds par mois ?



Pour finir, une autre sortie marquante en Avril aura été le retour au Natural History Museum, et un passage au Science Museum. J'ai pu, dans le premier, retrouver ces sympathiques bestioles :



Qui, comme d'habitude, m'ont fait penser à :


Le dodo, c'est un peu le lapin crétin de la préhistoire...



Et pour finir, Avril a aussi marqué le coup d'envoi de mes fichus examens étalés sur un mois, étant donné que je passais le 25 mon oral de Japonais...
Il y a eu quelques awkward silences, quand la prof me posait une question, que je répondais par oui ou par non parce que j'estimais que c'était une yes/no question (en japonais : hai/iie), qu'elle me regardait en ayant l'air d'en attendre plus, que je commençais une phrase, m'apercevais que je ne savais pas quoi dire...


Et de penser, en moi-même : "CE N'ETAIT PAS UNE HAI/IIE QUESTION".



Au final, ça s'est plutôt bien passé, même si je m'attendais à mieux. Pour vous donner une petite idée...

Expectations :


Reality :