jeudi 11 juillet 2013

Epilogue - Live and let die

Il est temps de mettre un point final à mes aventures londoniennes.

Il y a une chanson qui décrit parfaitement ce que je ressens. Je savais qu'elle me servirait de conclusion pour ce blog depuis les premières lignes de mon prologue...




Just like Philadelphia London

Freedom means a lot to me
In between the place I've been
And where I’m goin’
I can see America England
Tryin’ not to show her age
Even thought the winds have changed
Keep on blowin’

And I would lay your body down and rock your tears away
But it’s much too late for now to be like yesterday
And the time is running out and we still have to say
Goodbye

Remember Philadelphia London
When the world was young and warm
So in love and living for
Everything new
But I know Philadelphia London
The winter wind will slowly take
Your heart and soul until it makes
Nothing of you

And I would lay your body down and rock your tears away
But it’s much too late for now to be like yesterday
And the time is running out and we still have to say
Goodbye

Flash a peace sign take a bow
Though we may not know it now
Things are never gonna be the same
Here on Seventh Avenue Rue de Rivoli (?)
I tip my old top hat to you
I hope you find somebody who
Will love you like I do

‘Cause I would lay your body down and rock your tears away
But it’s much too late for now to be like yesterday
And the time is running out and we still have to say
Goodbye
Goodbye
Goodbye

Goodbye Philadelphia London.





Je retournerai à Londres. 
Mais ce ne sera jamais plus comme avant. Ce n'est pas un lieu que je quitte, mais un lieu et un "moment".
Mon "monde bleu" a disparut. 
Je ne pouvais pas vivre éternellement dans deux mondes différents. C'est comme dans cette série dont je t'ai parlé, Awake : il faut bien qu'à un moment donné, l'un des deux mondes s'écroule pour faire place à l'autre. Cela signifie perdre quelque chose de précieux. Mais il ne peut y avoir qu'une seule réalité.
Alors me voilà définitivement dans le monde rouge, à gérer tout un tas de soucis administratifs (vive la bureaucratie), faire le bilan de ce (ceux ?) qui reste après cette année où j'aurais beaucoup changé, les inscriptions en master, envisager la suite (mais inutile de trop se stresser, il ne s'agit que de mon avenir après tout). Toi qui lis ces lignes, Lecteur, tu vas penser que je suis déprimée. Et pourtant... 
J'ai été étonnée, en rentrant, de découvrir que j'allais bien. J'étais mélancolique, bien entendu. Londres me manque, la vie là-bas, faire semblant que l'année prochaine et les années qui suivront n'arriveront jamais. Parfois, je marche dans les rues de Paris et je cherche des yeux le Shard ou le Gherkin ; je suis hantée par les fantômes de Trafalgar Square et du London Eye. Je m'attendais à aller beaucoup moins bien. Je ne sais pas, à entrer en dépression, à me sentir coupée du monde, à ne vouloir rien faire, à ne plus manger, ne plus dormir. Et pourtant, même si je suis triste, je ne suis pas déprimée. Je l'ai vécu comme un affront, au départ - il fallait bien un peu de drame, tu comprends, Londres, mon année, mes amis londoniens, ils méritaient bien ça. Mais rien. Parce que c'est la vie... J'ai passé des moments exceptionnels. J'ai beaucoup mûri, beaucoup appris. Rencontré des gens supers. Mais je sais aussi que j'ai profité justement de cette année parce que je savais qu'elle ne durait qu'un an ; c'était le contrat. Je sais qu'il me reste de belles choses à vivre, des gens à rencontrer, du changement à venir dans quelques mois... Alors, même si j'ai perdu mon monde bleu, je ne suis pas triste, parce que c'est dans mon caractère d'aller de l'avant, je crois. C'est aujourd'hui que je comprends pleinement les mots "live and let die" que chante Paul (Mc Cartney, of course). Et, même si le monde bleu m'est définitivement fermé, peut-être que mes pas à l'avenir me ramèneront à London Bridge ? J'ai, de toute manière, pour me consoler, cette certitude : je retournerai à Londres. 

Et il me reste encore de belles choses à vivre là-bas. Par exemple, TROUVER UN RENARD. J'en ai vu un à Glasgow, mais je voulais en voir un à Londres... Il faut croire qu'ils se sont cachés, effrayés par mon trop plein d'amour envers leur espèce.
J'ai l'impression que mon titre de blog, au final, est un peu de la publicité mensongère, non ? 

Je retournerai vivre à London Bridge, puisque je m'achèterai l'un des dix appartements en vente au sommet du Shard. Après tout, pourquoi faire dans la demi-mesure ? Je boirai du champagne hors de prix dans une robe de grand couturier en regardant les lumières de Londres la nuit qui s'étalera à mes pieds. 

Et j'épouserai Harry, of course. La reine, qui est sûrement une grande admiratrice de mon blog (qui, rappelons-le, est lu au Canada, en Autriche, en Angleterre, en Italie, en France...), me fera anoblir. Et m'offrira un renard domestique. 

On peut rêver, non ? 



Merci à toi, Lecteur, d'avoir suivi un peu ce blog. Je suis heureuse d'avoir réussi à tenir la distance et d'avoir pu l'écrire jusqu'au bout ; ce n'était pas gagné d'avance ! C'est la première fois que j'arrive à terminer quelque chose d'aussi long. C'est une victoire personnelle. J'ai été un peu vite sur la fin, je le reconnais .. J'avais beaucoup de retard à rattraper, et très envie d'en finir. J'ai un roman en cours que j'ai laissé de côté pour écrire ce blog, et j'ai très envie de m'y remettre (j'ai laissé mon héroïne dans une situation délicate, ce n'est pas très responsable, il faut que je travaille à la sortir de là). J'aimerais être publiée un jour mais sincèrement, je ne suis pas sûr d'y parvenir (j'en toucherais deux mots à Lizzy quand elle m'anoblira). Mais je me suis rendue compte que ce n'était pas le plus important, au final ; je continuerai d'écrire, parce que, même si j'ai tendance malheureusement à l'oublier (j'oublie toujours les choses importantes), écrire participe de mon équilibre. Comme respirer. 

Tiens, tu es encore là, Lecteur ? Excuse-moi, je réfléchissais. Tu attends la conclusion ? Tiens, la voilà : 

FIN

Comment ça, ce n'est pas satisfaisant ? Tu es plutôt exigeant...

Et pourtant, il faudra bien t'en contenter. 

mercredi 10 juillet 2013

Chapitre 32 - Tired of London, tired of life (on n'échappe pas aux clichés)

Eh oui, moi aussi j'ai succombé à la tentation...
"Tired of London, tired of life". 
C'est l'expression "classique" que vous sortira n'importe quel Français allé un Londres. Puis il/elle vous regardera dans les yeux et vous dira d'un air inspiré : "London, c'est ze place to be, tu vois ?"

Allez, je vous épargne "ze place to be", mais je garde le "tired of London, tired of life" parce que je n'ai pas d'autre idée de titre c'est vrai. Et je ne suis pas prête d'être tired of London de sitôt, alors j'ai encore de belles année devant moi...

Et si nous allions faire une dernière ballade à Londres, toi et moi, très cher Lecteur ?
Depuis le temps qu'on se connaît, je peux te tutoyer ? C'est un caprice littéraire, une proximité des mots dont j'ai soudain besoin pour continuer parce que, malgré tout, je commence à me sentir nostalgique.
Tu t'en doutes, c'est le dernier chapitre de ma belle aventure londonienne. Alors, une dernière fois, laisse moi t'emmener à travers les rues de Londres, à travers mes souvenirs...

Côté culturel, je n'ai pas eu le temps d'aller voir une comédie musicale, mais j'ai pu aller deux fois au Globe Theatre ! Le Globe theatre, c'est cette reconstitution du théâtre de Shakespeare qui ne joue que du Shakespeare. Le théâtre est magnifique. 





L'avantage de ce théâtre, c'est qu'il possède une large "fosse" (si on peut appeler ça comme ça) devant la scène, où se trouvent les places debout. Les places assises sont autour (le Globe theatre est en forme de donut, c'est un théâtre à ciel ouvert). Ces places debout coûtent seulement 5 livres (7,5 dans les fait, parce qu'il y a 2,5 livres de frais de réservation en ligne, mais ça reste très abordable). Aussi incroyable que ça puisse paraître, ce sont les meilleurs places ! Parce qu'elles sont au pieds de la scène (certaines personnes posent même la tête sur la scène, au premier rang...). Si tu as la chance d'y aller, prévois d'arriver une heure en avance, afin d'être devant la scène. Être debout pendant 2h30-3h peut paraître inconfortable, mais ça se fait ! Croyez-moi, tu seras pris par le spectacle et oublieras bien vite l'inconfort... Je l'ai même fait le lendemain du départ d'Eloïse : j'étais épuisée parce que nous avions passé cinq jours à marcher, et j'ai dû marcher toute la journée (la pièce était à 19h30), et pourtant je l'ai fait (bon, j'avais le corps en compote quand je suis revenue à la réalité... Mais pendant la pièce, ça allait).
J'adore le théâtre, mais je n'ai malheureusement pas beaucoup l'occasion d'y aller (ne me demande pas pourquoi ; je devrais te parler de Bourdieu, de La reproduction, de l'habitus de classe et tutti quanti, et on ne s'en sortirait pas). J'ai pu aller voir Le songe d'une nuit d'été et La mégère apprivoisée, et ces deux pièces resteront dans mes souvenirs comme un moment magique. Quoi de plus magique, d'abord, que de s'entendre déclamer du Shakespeare en Anglais ? Et puis, l'architecture du Globe Theatre en fait un théâtre réellement populaire. Les acteurs et la mise en scène sont excellents. Et surtout, l'expérience est originale car les deux pièces que j'ai vues incluaient de la dance, du chant, de la musique...
J'aurais pu venir habiter à Londres pour l'unique plaisir de venir tous les soirs au Globe Theatre.


Autre "sortie culturelle" dans un tout autre genre, l'exposition Propaganda, à la British Library. Exposition très intéressante (notamment parce qu'à côté des nombreux documents de l'exposition, il y a beaucoup d'interviews-vidéos d'universitaires sur les différents thèmes de l'expo), qui questionne de manière pertinente la notion de propagande même. J'ai été surprise, au détour de l'un des thèmes ("Monuments et propagande"), de voir une armée de Tour Eifffel de dix centimètres de haut...
Devinez quelle affiche de propagande a été choisie pour l'affiche officielle de l'exposition ?


Gagné...

J'ai été à la Saatchi Gallery où sont exposés les artistes contemporains en vogue.


(Ta grand mère la pelote de laine... ?)



Il y a eu quelques rayons de soleil, aussi incroyable que cela puisse paraître, suivis de ballades dans les parcs que je n'avais pas encore visité. Regent's Park (les deux premières photos ci-dessous), Primrose Hill, Hampstead.




Ci-dessus, la vue depuis Primrose Hill... Le temps était anglais (comprenez : il faisait pas beau), mais on distingue mon dear Shard, alors ça va.

J'ai été me ballader le long du Regent's Canal, jusqu'à ce coin appelé "Little Venice". La ballade le long du Regent's Canal est vraiment très agréable à faire, surtout quand il fait beau ; on est à des années-lumières du Londres de la City.






Bon, par contre, ça ressemble autant à Venise que la Seine et ses péniches. Mais bon, le londonien n'est pas difficile, et il suffit qu'il fasse 15 degrés pour qu'il se persuade qu'il fait chaud et qu'il se trouve en Italie. Little Venice à Paddington, l'Acropole au British Museum, les Français à South Kensington... Au fond, pourquoi voyager ? Londres, c'est un peu l'Union Européenne du Royaume-Uni.

Dans la famille "c'est très différent de la City - So shocking Am I still in London", je demande également Hammersmith, le long de la Tamise...



(Petite ballade sous le couvert des arbres, ça tombait bien parce qu'il pleuvait et que je n'avais pas de parapluie ; je ne veux pas passer pour une touriste.)

Et Hampstead ! On se croirait dans un petit village. Les rues sont étroites, pleines de végétations... Am I still in London ???






J'ai découvert toute une partie de Camden que je ne connaissais pas (pas grave, c'est juste 75% de ce qu'il y a à voir à Camden) : The Stables, qui, comme son nom l'indique, est un marché qui se trouve dans d'anciennes étables. ça se devine, même quand vous ne savez pas ce que "stable" signifie.





à Camden, tout est Punk, même les chevaux !



Et j'ai complété mes visites par l'Ouest : j'ai fait la Tate Britain, et Chelsea ! J'ai réalisé que ce quartier, l'un des plus riches de Londres, se trouve au bord de la Tamise, en face... de Battersea et d'une zone industrielle moche... Encore une fois, Londres.




L'Ouest de Londres, au Nord de la Tamise, ce sont les quartiers riches. Il n'y a pas grand chose à y faire à part s'y balader, car ce sont des quartiers très résidentiels, très calmes. Je m'en suis rapidement lassée ; moi, je préfère le bruit et la fureur du centre de Londres.



Je suis aussi beaucoup repassée par le centre et tous ses monuments classiques... Je vous épargne les 10000 photos de Big Ben, le London Eye, la ballade sur la Tamise que j'ai pris en quelques jours, "juste au cas où j'aurais oublié d'en prendre avant".



Pour mon dernier jour, j'ai fait quelque chose que je n'avais pas encore fait... La National Portrait Gallery.  Eh oui, il était temps ! Mais j'étais heureuse de pouvoir faire quelque chose de nouveau pour mon dernier jour. Contrairement à ce que je pensais, ce sont les parties les plus anciennes qui m'ont le plus intéressées, puisque ce sont celles qui retracent l'Histoire du Royaume-Uni à travers ses grands personnages. Et j'ai eu la chance d'assister à une sorte de concert d'opéra dans l'une des pièces : des chanteurs d'opéra chantaient des extraits d'opéra, accompagnés au piano, au coeur du musée... Tout simplement magique, j'aurais pu y passer l'après-midi !
Le soir, dernier pub avec Julie (j'avais déjà dit adieu à la quasi-totalité de mes autres amis, qui ont quitté Londres plus tôt que moi). Puis dernière balade à pieds le long de la Tamise. Serrement de coeur en songeant que cette balade, je n'aurai plus l'occasion de la faire de nuit dans ce sens-là, puisque je n'habiterai plus jamais à London Bridge...
Ensuite il y a eu la cuisine à ranger (mes colocs qui ne respectent rien l'avaient laissé dans un état lamentable, j'ai été obligée d'y passer deux heures, je vous passe les détails...). Et le lendemain, la valise à faire, dans l'urgence car je devais quitter la résidence à 10h sous peine de payer un supplément... J'ai dû finir de tout emballer et vérifier à quoi, 9h50 ?



Le jour-même, je faisais mes adieux à Londres et je rentrais à Paris. 

lundi 8 juillet 2013

Chapitre 31 - Brighton

Peu de temps après le départ d'Eloïse, je suis repartie pour mon dernier voyage hors de Londres, à Brighton. 
Avant de venir, Brighton, ça m'évoquait...


C'est un roman qui a été adapté en film (j'ai vu le film, pas encore lu le roman). "Brighton rock" fait référence aux friandises typiques de Brighton, qui ressemblent à des sucres d'orge. Le film est bien, mais l'héroïne est trop romantique et naïve, elle se laisse mener en bateau du début à la fin... 

Mais ce n'est pas le sujet. 

Cette fois-ci, j'avais laissé Julie derrière moi ; je suis allée à Brighton avec mes amis Cathia et Shingo (ce dernier retournait le lendemain au Japon...). 



Première chose qui m'a frappé : Brighton est une ville en pleine crise identitaire.
C'est bien simple, Brighton croît qu'elle est Londres.
Au milieu des cartes postales trônent des vues des fameux bus rouges, de Picadilly ou de Big Ben. Les boutiques de souvenirs regorgent d'objets qui font référence à la capitale. Et, au détour d'une rue...



Voilà qui peut prêter les touristes à confusion.



Brighton est une ville assez connue ; c'est un peu la riviera britannique. C'est à une heure seulement en train de Londres, et c'est là que viennent se ressourcer les londoniens quand ils veulent passer une journée à la mer et se ressourcer. Connu notamment pour ses casinos et son Brighton Pier, où se trouvent toutes sortes de machines (on est très loin de Las Vegas, je vous rassure ! L'ambiance est familiale, ce n'est pas un réel casino ; c'est plutôt un pachinko, pour les adeptes de culture japonaise...). 


(Le Brighton Pier vu du ciel)

Je vois d'ici vos sourires narquois... Figurez-vous que mes pertes s'élèvent à 0,30£ (une vraie fortune), après un essai infructueux dans une machine à peluches. 
Bon, en même temps, je n'ai pas besoin de plus de peluches. 



J'ai vraiment apprécié Brighton, surtout qu'il faisait beau quand nous y sommes allés. Il y avait beaucoup de vent mais il a fait très chaud entre 17 et 18h (c'est si rare qu'il y a intérêt à ne pas rater le coche...). Le beau temps a bien sûr aidé dans mon appréciation de Brighton ! C'est une petite ville balnéaire très mignonne, où j'adorerais avoir une maison ! Pas pour y vivre (il doit faire un temps glacial en hiver). Plutôt une résidence secondaire.
Pour me reposer quand j'en aurai assez de mon appartement au sommet du Shard. 


Il y avait plein de street art !



Ce gâteau Alice aux pays des merveilles est tellement beau que je serais incapable de le manger...


Un humour bien pourri comme je l'aime.


Au détour d'une rue, j'ai croisé une vieille connaissance (trop fashion, je veux le même).



Eh, regardez, le London Eye !


Un petit contre-cliché au passage (l'Ecosse ne me lâche plus).


C'est sur cette jolie plage que j'ai dégusté mon dernier fish'n'chips... Un fish'n'chips acheté dans un petit snack bar, plongé dans la friture, bien gras... Un vrai fish'n'chips, quoi ! 
Que du bonheur (enfin, jusqu'à ce qu'on se fasse agresser par un gang de mouettes affamées). 

Je me suis courageusement trempé les pieds dans l'eau (enfin, c'était le plan de départ, mais la mer a estimé qu'il valait mieux que je trempe carrément les jambes et m'a envoyé d'énormes vagues traîtresses pour me signaler que je faisais fausse route).



Et si je vous ai vendu du rêve... Je vais terminer avec le Palais de Brighton (Brighton Pavilion), unique en son genre. 




Je n'ai pas pu prendre de photos à l'intérieur, malheureusement... Et je n'ai trouvé aucune photo sur Google de l'intérieur qui rende la splendeur des lieux de manière satisfaisante !
Je ne pouvais qu'adorer ce Palais, construit pour George IV. John Nash est l'artisan majeur de ce qui est aujourd'hui le Brighton Pavilion. Si vous ne savez pas qui est John Nash, c'est simplement un architecte du 19ème qui a contribué à deux-trois bricoles dans Londres, comme Regent's Park, Oxford Circus, Marble Arch, Saint James' Park, Regent's Street, ou Buckingham Palace.
En ce temps là, l'Orient était à la mode, et une large part de la déco intérieure est inspirée de la Chine. Les pîèces sont tous simplement grandioses. Comme l'immense salle à manger avec son lustre magistral au sommet duquel trône un dragon, et son plafond-dôme peint en trompe-l'oeil... Un véritable palais des Mille et une Nuits (ça ne veut pas dire grand chose cette expression, mais ça sonne mystérieux, exotique et magique, c'est l'impression que ça m'a fait).
Vous l'aurez compris, c'est à faire absolument si vous allez à Brighton !

Profitez-en vite, dès que j'aurai épousé Harry, je privatise le Pavilion et j'en fais ma résidence secondaire.



Dire que j'ai failli ne pas y aller parce que, quand je suis allée à l'office de tourisme en arrivant, je suis tombée sur une Française qui m'a expliqué, quand je lui ai demandé si ça valait le coup, que c'était comme Versailles.
Un peu comme dire "bah, vous devriez allez voir Big Ben, ça ressemble à la tour Eiffel".



French people, you know...


samedi 6 juillet 2013

Chapitre 30 - London for Dummies

Le lendemain de notre escapade à Cardiff, Julie et moi recevions chacune la visite d'une amie. Moi je recevais Eloïse (dont je vous ai déjà parlé), et Julie recevait Hana. Les deux ont passé leur 3A à Glasgow, se sont rencontré là-bas, sont devenues très amies. Bref, le monde est petit. 
Pendant cinq jours, j'ai reçu Eloïse avant qu'elle ne rentre en France (fin de 3A oblige). Quand on accueille quelqu'un qui n'habite pas au même endroit que nous, il s'agit de montrer quelques endroits "originaux" mais aussi d'y aller à fond sur les endroits classiques et emblématiques... D'où le titre pour ces cinq jours...




Devinez ce qu'on a été voir en premier ! 


Eh  non, perdu, il ne s'agissait pas de Big Ben ! Bon, d'accord, c'était une question piège. Le premier jour, nous (= Julie, Hana, Eloïse et moi) avons été visiter Greenwich. Pour le plaisir de les faire marcher plus de 3 heures (London Bridge-Greenwich à pieds of course) après qu'elles aient fait Londres-Glasgow en train avec toutes leurs valises ultra-lourdes la veille, histoire de les mettre en forme pour la suite. Mais non, je ne suis pas sadique. 


L'idée, c'était qu'il ferait beau et qu'on pourrait se poser dans le parc pour qu'elles se reposent, mais on a oublié de prévenir la météo et il a fait un temps d'automne tout le temps que nos chères écossaises ont été là. Donc, c'était un peu raté. 

Et en chemin, j'ai pu voir, pour la première et unique fois de ma 3A :


Alors forcément j'ai foncé sur ma mobylette pour tenter de franchir le pont.
Il paraît que c'est super courant, une pote qui habite la résidence m'a dit qu'elle l'avait vu tellement de fois que ça la laissait indifférente... Mais c'était bien la première fois pour moi, en juin. Il était temps. 

Autre curiosité aperçue le soir, quand nous sommes retournées dans le centre : 


Un bus qui se fait dépanner !



Le deuxième jour par contre, on a vraiment donné dans le classique. Il y a eu Camden le matin, où j'ai pu découvrir une spécialité locale.


Les barres chocolatées frites ! J'ai préféré ne pas tenter, étant donné que rien qu'à les regarder je sentais le cholestérol boucher mes artères.
Si ça se mange, ça se frit...

Puis après, retour sur le centre, et bien entendu, les poids lourds londoniens :





Suivi par quelques autres incontournables que je n'ai pas repris en photo comme Buckingham Palace, Covent Garden, Picadilly... J'ai surveillé que les deux touristes écossaises remplissent leur quota de photo obligatoire et manifestent l'enthousiasme de rigueur.
Parce que, quand même, c'est Londres !



Le troisième jour, pour continuer sur la série "London for Dummies", on est allées au Parlement assister à des sessions parlementaires. Parce qu'il paraît qu'étant donné que je suis à Sciences Po, il fallait absolument que j'y aille. J'ai tenté d'expliquer que j'avais déjà rempli mon quota de Sciences Po en allant à une manifestation politique un peu underground (occupy London), mais mes arguments n'ont pas convaincus.
Le matin, j'ai emmené Eloïse dans la City et dans le quartier des hipsters (Brick Lane/ Spitafields, l'un de mes quartiers préférés). On est passées au pieds du Gherkin, qui de manière inattendue était assiégée par une horde de dinosaures...


 Je leur avais bien dit, au Natural History Museum, qu'ils finiraient par avoir des problèmes à force de garder des dino vivants... Mais le dino, qui a bon goût, a tout de suite pris le Tube pour aller se faire un en-cas à la City pour boulotter du trader.

Mais laissons-là ces blagues de mauvais goût mêlant dénonciations de la finance internationale et dinosaures, parce qu'au fond, c'est assez confus cette histoire, et revenons-en au Parlement (vous remarquerez que je suis une adepte de la digression).

L'après-midi donc, session parlementaire. Cela permet d'entrer dans le Parlement sans payer (tarif pour visiter : 20£). On a assisté à une session des Lords et une session des Commons.
La Chambre des Lords est magnifique. C'est doré, ça clinque, ça en jette, il y a des fauteuils VIP pour la royauté... On sent qu'on est chez les aristos.


Pour ce qui est de la session... Eh bien, les bancs en bois sont malgré tout assez confortables, et on y roupille pas mal. Je vous rassure : les Lords s'ennuyaient aussi à mourir, et se sont tous barrés au bout d'une demi-heure ou sont restés piquer un somme (sauf que, vu l'âge moyen de l'assistance, impossible de dire s'ils étaient endormis ou juste morts).

Ensuite, on a pu aller chez les Commons.


Pas de dorure, de clinq, de bling bling. Juste du bois. Sobre, austère, pas de siège pour Sa Majesté. On sent qu'on est chez les représentants de cette chose grouillante comme des insectes et ô combien vulgaire qu'on appelle le peuple... La plébécule, quoi.


Cette fois, je ne me suis pas endormie. Les débats étaient très intéressants, puisque la discussion portait sur l'affaire des écoutes aux USA qui venait d'être révélée. L'opposition demandait au gouvernement ce qu'il en était (le gouvernement britannique espionne-il ses citoyens ?), ce à quoi le gouvernement répondait "Non, on écoute pas, un peu mais bon après tout juste assez pour assurer la sécurité de chacun, à cause du terrorisme", et l'opposition rétorquait "mais vous devez rendre des comptes devant le parlement", et le gouvernement de conclure à chaque fois sur "la démocratie et le respect de la vie privée, c'est bien, mais la sécurité des citoyens, c'est mieux, non ? C'est l'un ou l'autre, on a choisi."
Grosse ambiance dans la Chambre des Lord n'empêche. Les tribunes du public sont insonorisée, et à chaque fois qu'une vanne fusait le mec au premier rang du public se retournait pour prendre tout le monde à témoin et hurlait de rire (entre le cricket et les débats du Parlement, difficile de choisir pour l'Anglais, trop de grosse marade en perspective). Les députés eux-mêmes à chaque fois qu'un de leurs collègues disait un bon mot s'exclamaient "yeaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah", avec autant de classe et de standing qu'une bande de potes bourrés dans un pub.




J'ai l'air maligne, avec mes histoires de "London for Dummies", mais en réalité c'était seulement la deuxième fois que je mettais les pieds à Westminster depuis le début de l'année ! C'est comme à Paris : si t'es déjà monté sur la tour Eiffel, t'es pas un vrai parisien.
J'ai su rester stoïque et n'ai pas cédé à la tentation de prendre 50000 photos de Big Ben.









Bon, d'accord, un peu. Mais bon, il fallait bien que je remplisse mon quota de photos de Big Ben. J'habite à Londres, après tout.

On a décidé d'aller voir Battersea, ensuite. On pensait que ce serait assez rapide en longeant la Tamise et sympa...
On s'était fourvoyées.

La rive Sud entre Westminster et Battersea n'est pas vraiment aménagée, donc on a été obligées de longer la route plutôt que de pouvoir longer la Tamise. On est passées par des quartiers populaires, industriels, bref, pas très glamour...

Seul intérêt : on est passées par Vauxhall, le siège du MI6 !


Ils ont fait un travail remarquable pour le reconstruire aussi vite, après que ça ait explosé il y a quelques mois... (private joke que vous ne comprendrez que si vous avez vu Skyfall).

Nous sommes aussi passées devant un endroit intitulé "New Covent Garden", apparemment un marché aux fleurs. S'ils espéraient attirer les touristes en leur vendant du rêve... C'est raté.


Mais cela aura eu le mérite de nous faire voir la fameuse usine Battersea (ici aussi, mitraillage de rigueur).


Battersea, c'est une ancienne station électrique qui a fermé dans les années 1983. C'est l'un des bâtiments emblématiques de Londres. Si cette usine est si chère aux londoniens, c'est parce qu'elle apparaît sur la pochette d'un des albums de Pink Floyd.


Les londoniens ne veulent pas la fermer donc parce que c'est un symbole, mais en même temps... ils ne savent pas trop quoi en faire. Il y a eu plusieurs projets de réhabilitation qui n'ont rien donné. Il faut dire que tout le Sud de l'usine est très industriel, et que la station de métro la plus proche est à 20 minutes au moins à pieds, voire plus. Difficile d'en faire quelque chose sans investir massivement...

Près de l'usine se trouve le Battersea Park, célèbre pour sa Pagode de la Paix.


Mes amies ont cru que je faisais une fixation sur les hérons pour une raison mystérieuse.




Le parc avait l'air un peu triste ; il ne faisait pas beau, et il était sept heures passées, donc il n'y avait personne... L'ambiance était donc un peu morose, si bien que je n'en garde pas un si bon souvenir.

Ensuite, nous sommes rentrées... Il a fallut trouver un métro, et nous avons dû faire les 20 minutes à pieds de rigueur alors que nous étions épuisées parce que, rappelons-le, il n'y avait aucun métro dans les environs...

Le lendemain, visite dans South Kensington. Hana et Eloïse ont pu se décharger de leurs centimes dans la fontaine-mémorial de la princesse Diana, dans les sous-sols de Harrod's. Après une grosse journée (une de plus), Eloïse et moi avons pris un verre (Hana partait dans l'après-midi). Et là, oh surprise...


Londres m'a demandé en mariage !
Londres m'aime.


Donc je quitte Paris (de toute façon, les relations longues distances...) et je vis ma passion avec Londres pour le restant de mes jours. J'espère que vous avez bien profité de ma présence, parce que je ne remettrai plus les pieds en France maintenant.
(Ou pas).



Pour le cinquième et dernier jour, nous avons été à Westminster Abbey assister à un service religieux pour pouvoir entrer gratuitement (encore 20£ d'économisés). Heureusement, ça ne durait que 30 minutes (si je ne l'ai pas déjà écrit, le fait religieux, c'est pas trop ma tasse de thé). On a essayé de se promener à la fin de la cérémonie, mais on s'est faites griller presque aussitôt...



Quand j'ai emmené Eloïse au train en fin d'après-midi, ça avait un goût amer. J'étais triste de la laisser partir. Triste aussi parce que c'était un avant-goût de ce qui m'attendais... C'était le début de la fin.
Le signe que le temps se faisait rare entre mes doigts, et qu'il n'était plus question de le gaspiller si je ne voulais pas avoir de regrets.

J'ai bien proposé à Eloïse de cacher de la drogue dans son sac pour qu'elle se fasse arrêter par les douanes et mettre en prison à Londres, pour prolonger sa 3A en ma présence, mais j'ai eu pour toute réponse un regard noir.

Mes amis ne m'apprécient pas à ma juste valeur.