mercredi 26 septembre 2012

Chapitre 3 - Welcome to London, Frenchie

Encore une fois, le titre de ce post vous aura spoilé : je suis arrivée à Londres, et en un seul morceau qui plus est...



Effacez le sourire sarcastique de votre visage : croyez-moi, ce ne fut pas une mince affaire. Surtout quand vous êtes une boulette comme moi. 

Il y a eu, avant le départ, la folie des valises. Je n'ai emmené que le strict minimum étant donné que je reviens dans trois semaines chercher le reste, et pourtant j'avais quatre valises super lourdes (précisons que je me trimbalais ma couette parce que les nuits sont froides en Angleterre et la résidence trop rapia pour nous fournir quelque chose de suffisamment chaud pour nous éviter d'attraper la crève). Que j'ai du porter toute seule, sur mes petits bras. Il a fallu enlever beaucoup de choses des valises qui n'étaient pas à proprement parler nécessaire étaient nécessaires mais que j'ai dû sacrifier avant que je puisse envisager de les transporter (qui vous dit que je n'aurai pas réellement besoin de trois tubes de crème hydratante parfumée différents ?). Il a fallu que je me débrouille pour passer les cinquante mille contrôles avec mes quatre valises (heureusement, personne ne jugea bon de me faire vider mes valises par sécurité malgré la tête de terroriste que j'affiche sur ma carte d'identité, même si j'ai pu voir un contrôleur des douanes se poser sérieusement la question). Précisons d'ailleurs, pour nos aimables lecteurs qui désireraient prendre l'eurostar, qu'il est interdit d'emmener des armes à feu (aucune consigne concernant les munitions par contre). Je dû donc alléger mon sac de la kalashicov que, comme tout être humain normalement constitué, je comptais emmener. 
Bref, en montant dans le train il n'y avait déjà plus de place pour mes valises, si bien que j'ai dû les dispatcher un peu partout dans le wagon en me demandant si j'arriverais un jour à les récupérer. 
Par un miracle quelconque, j'ai réussi à toutes les reprendre et à me traîner jusqu'à un black cab, ce qui me désintégra littéralement le dos (c'est limite si je ne m'écroulais pas dans les bras du chauffeur en exhalant un ultime "please, help me"). J'en ai encore des courbatures...
Dans mon esprit, une fois parvenue au taxi, le plus dur serait fait. C'était sans compter sur le destin/la vie/la Providence (choisissez ce qui vous parle le plus) qui aime me rendre les choses plus compliquées. Le taxi était super : il y a un grand espace central et quatre sièges autour, un peu comme une limousine. Il y avait même une mini-télé !
Mais revenons-en à nos taxis noirs. 
Je m'écroule sur le siège, heureuse d'avoir survécu. Je donne l'adresse au chauffeur d'une voix assurée en essayant d'être le plus clair possible et soudain c'est le drame. 
"Where is it ?" baragouine le quidam dans son idiome londonien. 
"Dude, are you kidding me ?" ne répondis-je pas. 
Me voilà donc avec un taximan qui ne connaissait pas plus sa ville que moi (mais pourquoi le quidam investit-il dans une télé plutôt que dans un gps ?). Peut-être ce brave homme, en entendant mon accent frenchie et en me voyant débarquer de la gare internationale de Saint-Pancras, en a déduit par un chemin intellectuel qui n'appartient qu'à lui, que je suis une pure londonienne et donc que je savais parfaitement de quoi il retournait. "Listen dude, I'll drive, OK ?" aurais-je dit si j'avais su conduire (ou pas). Je crains donc un instant que ce  brave homme ne m'égare dans des endroits improbables mais il se souvint finalement de là où c'était et nous y parvînmes sans trop de mal (même s'il persista dans son idée de me consulter sur le trajet, chose fortement déconseillée quand on connaît mon sens de l'orientation).

J'ai réussi à m'installer sans trop de soucis grâce aux Anciens (nan, pas le genre vieux avec une barbe, le genre qui étaient déjà là les années précédentes) qui m'aidèrent gentiment à porter ma valise. Même si les débuts furent assez ardus. Disons que quand je pris l'ascenseur pour la sortie et que je demandai d'un air perdu au charmant quidam qui se trouvait là "is it the ground floor ?", et que ledit quidam me répondit que j'étais au 8ème étage, j'ai compris que cette année n'allait pas être de la tarte...

Pourquoi a-t-il fallut que je change de ville alors qu'après 20 ans de dur labeur je commençais enfin à me repérer dans Paris ?

(Précisons, pour ceux qui débarqueraient, que cet article a été achevé une semaine et demi après mon arrivée, après avoir traîné dans mes cartons un certains temps... D'où la conclusion abrupte de la chose : sans plus de transition, voici la fin de l'article).

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