jeudi 29 novembre 2012

Chapitre 15 - Petit lexique de la vie de tous les jours à Londres (A-D)

-Blog,  : Parce qu'on a tous quelque chose en nous de Tenessee commencé un blog un jour avant de partir en 3A parce qu'on se sentait hyper trop motivé, plein de la fougue de la jeunesse et qu'on a fini par le délaisser comme le reste (mais non, je ne suis pas en train d'essayer de me justifier...). 

-Bus : un des passe-temps londoniens les plus à la mode, attendre 20 minutes un bus qui n'arrive jamais, aller à une autre station pour en prendre un deuxième, voir le premier passer... Alternative amusante : le conducteur à qui vous faites signe de s'arrêter et qui répond par un coucou sans daigner s'arrêter.


-Camembert : étonnamment, l'absence de camembert se fait cruellement ressentir quand on est à l'étranger. Je rêve de pouvoir déguster un bon vieux camembert avec une flûte de champagne et un morceau de pain installée confortablement en haut du Shard dans une robe Chanel hors de prix. Donc il y a un moment où je me suis mis à chercher "camembert" dans Google pour combler le manque (ce qui, comme j'ai pu m'en apercevoir en recevant la visite d'une amie française pendant que je faisais ma recherche, n'est en réalité pas tout à fait normal, mais passons). Je vous offre en exclusivité le résultat de mes recherches.




(La vidéo vaut vraiment ses 6 minutes... Vous ne pourrez pas dire que vous ne resortez pas plus cultivés de la lecture de ce blog).

-Cinéma : un endroit où vous ne mettrez pas les pieds à Londres si votre budget est limité. Si vous avez un jour l'occasion de venir vivre à Londres (pour y faire votre 3A ou autre) et que vous aimez aller au cinéma, je vous conseille de prendre un forfait ou un pay as you go chez Orange : ils offrent la même formule qu'en France mais le mercredi (une place achetée = une place offerte). Donc vous y allez avec un(e) ami(e) et vous partagez le prix. Cela reste très élevé par rapport au cinéma en France. Je ne suis allée voir que James Bond, et j'ai payé 6,50 livres pour la séance, alors que la salle n'était pas immense et que je n'étais pas très bien placée (en Angleterre au cinéma comme au théâtre, vous avez une place attribuée au moment de l'achat du ticket). Mais bon, ce James Bond se déroule en partie à Londres, alors...

-Charity Shops : boutiques qui vendent des donations au profit d'une association, véritable institution en Angleterre. Surtout un bon moyen de faire des affaires à petit prix (voir livres).

-Courses : les Anglais n'ont pas les mêmes besoins que nous. Ils n'ont pas certains produits qui sont basiques en France, comme le blé par exemple. Les yaourts natures... sont sucrés (ils aiment tellement le sucre qu'il est possible qu'ils en mettent même dans leur sel). Et la semoule est un met extrêmement exotique ("a great alternative to pasta and rice", proclame fièrement celui que j'ai trouvé à Tesco, comme si c'était le plus fin des mets). 

-Croissant au chocolat : Indignons-nous en tant que Français devant cette invention immonde. L'Anglais est assez pervers pour avoir inventé un croisement entre le pain au chocolat et le croissant. Ils n'y a aucune limite morale. Si on veut du chocolat, on prend un pain au chocolat ; si on a envie de moelleux, on mange un croissant. PAS LES DEUX EN MÊME TEMPS. Le croissant au chocolat, c'est refuser de choisir, c'est donner aux gens l'illusion que dans la vie ils n'ont pas à trancher ! Scandaleux !



-Cuisine : que vous soyez un as des fourneaux ou pas, si vous êtes en Angleterre, ne vous compliquez pas la vie : pour un Anglais, vous êtes Cyril Lignac. Il suffit que je cuisine des pâtes carbonaras pour arracher des cris d'admirations à tous mes colocs.



-Découvertes scientifiques : la 3A, c'est l'occasion de faire des découvertes scientifiques incroyables. J'ai par exemple pu vérifier que les aliments périmés finissaient bien par devenir entièrement verts et poilus comme dans les dessins animés, grâce à l'un de mes aimables colocs qui a bien voulu laisser des frites traîner près de ma nourriture pendant un mois pour que je fasse cette découverte ô combien cruciale. Merci coloc anonyme !


mercredi 28 novembre 2012

Chapitre 14 - Petites sorties londoniennes

Que faire à Londres quand vous êtes en 3A pendant vos moment de libre ? 
La bonne réponse est : vous n'avez aucun moment de libre, puisque vous passez votre temps libre à procrastiner sur internet, puis prenez du retard pour vos essays, et devez vous mettre à travailler ceux-ci en catastrophe. HAHA. 
Plus sérieusement, quelques activités que j'ai eu l'occasion de faire ce mois-ci...


La Tate (Modern, of course)

La Tate modern (ou le Tate Modern, personne n'a jamais bien su) est, comme son nom l'indique, le musée d'art moderne de Londres, situé, comme son nom ne l'indique pas, dans une ancienne fabrique. 


Ledit bâtiment a un côté très effrayant de nuit, dans le Londres très éclairé, il forme une masse sombre un peu menaçante. La plupart du temps donc étant donné qu'il fait nuit à 16h HAHA. 
Je ne vais pas me lancer dans une apologie de l'art moderne (je pourrais, mais je doute que ce soit ce qui vous amène ici, pas vrai ?), mais j'adore. Bien sûr, il faut voir ce qu'on appelle par art moderne. Par exemple, il y avait parmi les oeuvres une tache blanche sur un mur, et c'était une oeuvre d'art... J'ai les mêmes sur mon mur et j'appelle ça de la saleté, mais qui sait, je loge peut-être dans une annexe de la Tate ? 
Tout ça pour dire que je n'aime pas TOUT ce qui est rangé sous la catégorie art moderne. C'est une catégorie qui regroupe énormément de travaux différents, il y a beaucoup de chose très différentes qui valent la peine d'être vu, malheureusement j'ai parfois l'impression que beaucoup de gens réduisent l'art moderne à la production de taches blanches sur les murs... J'aimerais rappeler aux pourfendeurs de l'art moderne que l'art classique a, lui aussi, produit ses croûtes, et qu'heureusement le temps a un peu fait le tri... 
L'art moderne pose la question de savoir ce qu'est l'art. Si on réduit l'art à la fonction esthétique, bien sûr, l'art moderne n'est pas de l'art. Mais dans ce cas, qu'est-ce qui différencie un bel objet d'une oeuvre d'art ? Bien sûr, il peut y avoir une dimension esthétique dans l'art, mais c'est aussi une catharsis, un moyen d'exprimer nos angoisses, peurs, interrogations (des sentiments plus positifs aussi bien sûr). Un moyen de faire passer un message également (et plein d'autres encore, mais j'avais promis de ne pas me lancer dans un réquisitoire pour l'art moderne et ça y ressemble drôlement...). Je ne mettrai pas toutes les photos que j'ai prise, simplement ces deux-ci que j'ai préféré dans ce qu'on a vu (apparemment, toutes les sections ne sont pas ouvertes lors des nocturnes). 


Ibrahim El-Salahi, Reborn Sounds of Childhood dreams
Il faut voir ce tableau en vrai (il doit être à taille humaine), ces figures qui nous fixent évoquent quelque chose d'à la fois vaguement familier et d'inquiétant... 


Je n'ai pas noté le nom de l'auteur, mais j'ai beaucoup aimé le concept : c'est un berceau plein de plastique (je ne me souviens plus exactement de la matière), qui symbolise le fait qu'une fois qu'on sort du berceau (que nous grandissons donc), il n'y a plus de retour possible en arrière. L'enfance est dernière nous et on ne pourra jamais la retrouver. (Mais nooooooon, vous n'êtes pas déprimés)
Si ? Bon. On va arranger ça.


Bonfire Night


Bonfire night, c'est le 5 Novembre, c'est pour commémorer l'attentat de Guy Fawkes contre le Parlement (si vous avez vu V pour Vendetta, ça va vous dire quelque chose...). Comme vous l'avez deviné, c'est principalement des feux d'artifices un peu partout dans la capitale (les Anglais sont un joyeux peuple, prenez exemple sur eux ; la presque destruction de leur Parlement aurait pu être un drame, mais ils ont su en tirer quelque chose de positif, à savoir une occasion de boire jusqu'à en être ivre mort de faire la fête).  
L'erasmus society nous avait briefé sur un feu d'artifice dans un park pas très loin de la résidence. Etant donné que c'était l'erasmus society, on s'attendait à ce que ce soit un truc absolument énorme, avec une foire autour et tout et tout... Cela commençait à 19h (ce qui n'est pas un problème puisque rappelons-le il fait nuit à 16h30). On nous avait vendu du rêve...


Et en fait non. 
On a raté une partie du feu d'artifice parce qu'ils l'ont commencé en avance. Il y avait des stands dans le parc où le feu d'artifice avait lieu : des stands de nourriture, un peu de musique, des artistes de rue (une jongleuse de feu notamment (quand je dis "de feu", je ne veux pas dire qu'elle était vraiment en feu, mais qu'elle jonglait avec des trucs en feu)). Bon, finalement, ça avait l'air rigolo, on a commencé un peu à traîner...
Quand soudain la musique s'arrêta brutalement. 5 minutes après la fin du feu d'artifice (à 19h15 donc). Tout remballe en cinq minutes et en cinq minutes en plus, on nous fait sortir du parc. Ben oui, les Anglais mangent à 19h30, il faudrait pas qu'ils rentrent trop tard non plus...



Le Lord's Mayor Show

La City a son propre maire, élu pour un an (renouvelable), qui a apparemment des pouvoirs particuliers (notamment, la City aurait sa propre police qu'elle gèrerait elle-même). C'est une charge importante donc, pour des raisons historiques. Tout les ans, le nouveau maire est intronisé au cours d'une grande fête populaire (qui a lieu depuis 1535, une des plus vieilles traditions anglaise). Il y a une parade, très étonnante parce qu'en plus des chars de la ville de Londres (on y voit l'armée, des gens en costume traditionnelles, des hauts dignitaires en calèche, certaines universités y sont également représentées (mais pas la mienne)), on y trouve des corps de métiers (genre les fermiers sur leur tracter en plein Londres, ou les bouchers avec leur steak-ballon), mais aussi... Des chars publicitaires (impossible d'échapper aux coupures pub, que voulez-vous).
Et ensuite, si vous avez l'occasion d'être à Londres pour cet évènement, ne ratez pas la Cathédrale Saint Paul : elle est normalement payante (environ 15 livres pour entrer... haha), mais ce jour là elle est entièrement gratuite ! L'entrée au moins. En plus, on a le droit de prendre des photos, alors que quand vous payez les autres jours c'est interdit (logique, quand tu nous tiens). La cathédrale est apparemment l'une des plus grandes d'Europe, l'une des plus luxueuses sûrement. J'ai pu assister, avec les amies qui m'accompagnaient, à un spectacle donné par deux acteurs (apparemment fameux à Londres), qui jouaient l'histoire d'un mec quidam lambda qui devient maire de Londres grâce à son chat.


Nous sommes montées au sommet de la cathédrale (on a eu du bol, ils fermaient l'accès après nous), et on a payé 3 pounds (ce qui est tout à fait correct). Monter tout en haut est assez impressionnant, nous avons eu droit à une vue magnifique du coucher de soleil sur la Tamise... Seul hic : il y a trois étages. Le premier donne sur l'intérieur de la cathédrale (mais on ne voit pas grand chose), le deuxième sur Londres (mais il y a de hautes colonnes en pierre qui empêchent de bien voir), le dernier niveau offre une vue magnifique mais la plateforme est très étroite, donc les vigiles pressent tout le monde de faire vite, et on reste au final à peu près une minute (alors qu'il a fallut se farcir 257 marches auparavant). Je ne suis pas sûre que le tout vaille réellement 15 pounds, si vous avez un budget serré, à moins que vous ne soyez amateur d'art religieux (auquel cas ça vaut le coup d'oeil). 

samedi 3 novembre 2012

Chapitre 13 - L'étrange histoire de la poubelle chantante

Il semblerait que suite à des distorsions du continuum espace-temps complètement indépendantes de ma volonté je n'ai pas écrit sur ce blog depuis un moment. Donc il y a du boulot à rattraper. (Je pourrais me contenter de "bah rien de bien neuf" mais bon où se trouve l'intérêt de faire un blog). 

Première chose notable depuis la dernière fois que j'ai pris un peu de temps pour écrire ce blog : je suis allée à Cambridge. Cambridge, l'unique université anglaise que je connais en dehors d'Oxford, heu... Cambridge. (Je me rends compte que je ne sais pas comment formuler une phrase qui ne tombe pas dans le cliché façon guide touristique à deux pennies, genre "université centenaire de prestige qui accueillit bon nombre des plus brillants cerveaux anglo-saxons" donc on va s'arrêter là, considérant que le mot se suffit en lui-même). La ville n'est pas très grande mais très mignonne, tous les bâtiments sont assez anciens. Il y a des College (les bâtiments de l'université) un peu partout dans la ville. Ils ont notamment un King's College. Et j'ai compris que quand j'avais cherché "King's College" avant de venir à Londres pour voir à quoi ressemblerait mon université, c'était sur le King's College de Cambridge que je suis tombée... Est-il possible de se faire rembourser par la DAIE pour publicité mensongère ? (En même temps, c'était trop beau pour être vrai) : 



Hmmm, j'aurais peut-être dû me douter qu'autant de place en plein coeur de Londres... 


Bref.
Il est temps de donner ici l'explication du titre : on a vu à Cambridge un gars caché dans une poubelle qui jouait de la guitare. 


Mais bon, quand vous habitez en Angleterre, il y a un moment où vous finissez par ne même plus trouver ça bizarre (quoi que là c'était vraiment bizarre). Il n'y a pas tellement plus à en dire (c'est un peu comme La cantatrice chauve de Ionesco, la Cantatrice Chauve n'a que deux répliques dans toute la pièce, l'étrange histoire de la poubelle chantante n'a que deux lignes sur mon blog... Que voulez vous, j'essaye d'attirer l'attention du public par tous les moyens).

J'étais avec d'autres sciences pistes, on s'est promenés dans la ville et on s'est fait une ballade en barque. Cambridge est à visiter en Automne, les feuilles qui couvrent les bâtiments deviennent rouges et le paysage est magnifique. Evidemment il a plu (on parle de l'Angleterre là les gars... En plus Cambridge se situe au Nord de Londres, qui l'eut crû ?). Mais bon, la balade champêtre (pour un parisien, trois arbres = champêtre ; mais reconnaissons qu'ici les bords de la rivière sont très verdoyants) en fin d'après-midi sous la pluie avait son charme. A tel point que je me suis dit un moment que j'aurais bien aimé venir étudier ici, parce que le cadre avait quelque chose de poétique, d'attachant...



Nostalgie qui m'a pris cinq minutes et qui s'est bien vite envolée quand à 6h il s'est mis à faire nuit noire et que tous les magasins et bars ont fermés. Etant parisienne, habituée à la suractivité citadine, habiter ici toute l'année ne m'aurait sans doute pas plu. Et puis, je me suis attachée à ce bon vieux Londres...

J'ai bien sûr continué d'explorer l'improbable capitale de ce non moins improbable pays. Il serait impossible de vous raconter tout ce que j'ai fait entre temps... 

Je suis allée voir la semaine dernière le Rocky Horror Picture Show par contre, et c'était réellement génial. Je ne connaissais que vaguement de nom, parce que Glee en avait fait une reprise et parce que mon père m'en avait parlé, et le concept m'avait plu. Mais il faut le vivre pour comprendre... J'avais traîné avec moi deux amies, Caroline et Pauline, histoire de ne pas y aller toute seule (mais bon je pense que globalement elles étaient relativement contente d'être venues... enfin, en tout cas elles continuent de m'adresser la parole, donc si elles ont été traumatisées elles ne m'en tiennent pas rancune). 



Pour ceux qui ne sauraient pas ce qu'est le Rocky Horror Show, c'est un film (mais ça vous l'avez peut-être deviné), une comédie musicale pour être précise. Je vous passe les détails du scénario (si vous êtes intéressés, wikipédia est encore et toujours votre ami). C'est une parodie de film d'horreur, en très gros résumé c'est l'histoire d'un couple qui voyage, la voiture tombe en panne au milieu de nulle part, et comme il pleut ils se font héberger dans un château pas très loin, qui se trouve rempli de gens... heu... un peu bizarre. Je vous laisse juger.


(Petite info au passage pour les gens qui sont fans de One Piece : le personnage du docteur Frank N Furter a inspiré Eichiro Oda pour le personnage de Iva, c'est assez flagrant quand on regarde le film...)


Le film date des années 70, il a été l'objet d'un scandale au moment de sa sortie (on y voit des travestis, du sexe hors mariage/les membres d'un couple qui se trompent mutuellement/l'héroïne couche avec deux mecs différents/du sexe entre hommes, je vous laisse juger pourquoi la société des années 70 a pu trouver ça discutable du point de vue moral). Le film a fait un flop et a été redécouvert par les fans plus tard. Un noyau dur de fans s'est constitué, et le film est devenu assez célèbre. Et on en vient à l'originalité de ce film : c'est un film participatif. Lors de la séance à laquelle j'ai assisté (organisée par le club cinéma de l'Imperial College), les membres du club théâtre étaient venus déguisés comme les personnages. Ils ont commencé par une sorte de présentation du film et un genre de bizutage de ceux qui n'avaient jamais vu le film (je vous passe les détails, vous aurez la surprise quand vous irez le voir). Et pendant le film, ils mimaient parfois les actions de leurs personnages, c'était très drôle. Le principe, c'est que le public participe aussi : il faut jeter du riz lors de la scène du mariage au début du film (non, ce n'est pas un spoil), se couvrir avec un journal quand l'héroïne fait la même chose parce qu'il pleut (on s'est fait arrosés à grand coup de pistolets à eau par les membres du club théâtre...), danser en même temps que les acteurs, hurler "slut" à chaque fois que quelqu'un prononce le nom de l'héroïne et "asshole" à chaque fois que quelqu'un prononce le nom du héros dans le film (parfois ça s'embrouille un peu...)... Les gens répondent aux répliques des personnages, certaines de ces réponses étant apparemment convenues, d'autres spontanées. A la fin de la séance, la salle était couverte de papier toilette, de papier journal, et j'ai même trouvé un toast à mes pieds... 


Purement awkward donc, mais l'ambiance était très bonne enfant, et c'était très drôle à vivre. Si vous avez l'occasion de le faire n'hésitez pas, surtout si vous êtes actuellement dans un pays anglo-saxon (quoi qu'il paraît qu'il y a un cinéma à Paris qui le diffuse régulièrement). 

Dernier point de cet article, le plus important me direz-vous... Où prendre son afternoon tea à Londres ! J'ai été explorer avec des amies Café in the Crypt, un café situé sous Saint-Martin in the hills (rebaptisé de manière hasardeuse "Saint-Martin dans les champs" par ma personne). Vous ne savez pas où se trouve Saint-Martin truc ? (c'est long à écrire, comprenez moi...). Sur Trafalgar Square, tout simplement. Café in the Crypt est donc, comme son nom l'indique, un café situé dans la crypte, où on peut déguster un afternoon tea pour 5,90 pounds...


Je vous laisse sur cette note joyeuse et alléchante, mais pas sans préciser que c'était aussi bon que ça en avait l'air...

dimanche 21 octobre 2012

Chapitre 12 - En 3A à Poudlard

Si si c'est possible... Mais avant tout, rendez-moi un petit service : pour lire cet article, faites-moi le plaisir de vous passer la musique suivante pour vous mettre dans l'ambiance :



C'est bon, on peut commencer...
Tout d'abord, si vous êtes fan de Harry Potter et que vous voulez venir à Londres, n'hésitez pas, venez à King's il y a une Harry Potter society !!! (Ce que j'ai déjà dit).
Vendredi soir avait lieu la cérémonie de répartition. Ils nous ont tous réunis dans une grande salle, nous ont fait remplir des questionnaires pour nous répartir dans les maisons. Sur ledit questionnaire comme vous vous en doutez j'avais écrit en gros "PAS POUFSOUFFLE".
(J'avais emmené avec moi dans ma grande mansuétude deux autres Sciences pistes en échange à UCL, Fanny et Pauline, elles aussi absolues fans de Harry Potter, qui elles n'ont pas la chance d'avoir dans leur university une vie associative aussi déjantée que la nôtre). 
On a fait ensuite le jeu des post-it : chacun avait un post-it sur le front avec un personnage de Harry Potter dessus, et il fallait le deviner... Ce qui fut assez difficile car quand j'ai demandé si j'étais vivant, on m'a répondu "hmmmmmm pas vraiment", "tu es mort avant le début de la série"... Je vous passe les suppositions. 
Précisons que j'avais commencé par poser les bases : "Am I Harry Potter ?" (eh, il faut bien commencer quelque part...). Surtout, essentiel pour la suite du jeu : "Am I a scroutt à pétard ???" (parce que de tous les personnages de Harry Potter, devoir incarner le Scroutt à Pétard... Non merci). 


Sexy, hein ? 

Allez, je fais tomber le suspens : il s'est avéré que j'étais Nick quasi sans-tête (Nearly Headless Nick pour les anglophones), fantôme de Gryffondor en chef, ce qui est quand même la classe s'il vous plaît. 



Et puis j'ai eu de la chance de tomber sur un personnage facile : quelqu'un est tombé sur le vieux monsieur qui se fait tuer au début de Harry Potter 4 (si vous vous rappelez son nom...).
Petite entrée en matière très sympathique, qui nous a permis de facilement briser la glace et de papoter avec les gens. D'ailleurs, j'ai par la suite croisé Voldemort (très mondain au demeurant) qui m'a demandé si je savais où se trouvait Harry mais je ne lui ai rien avoué (jamais je ne te trahirai, Harry !). 

Ensuite... LA CEREMONIE DE REPARTITION. Les gens de l'association nous appelaient chacun notre tour, on s'asseyait sur une chaise située sur l'estrade de la salle, on nous coiffait du choixpeau magique... Suspense... Ils faisaient jouer la voix du chapeau (tirée des films) pour nous annoncer notre maison ! Magique. 

Petite séance de révision :



Je suis passé dans les dernières (j'avais le coeur qui battait comme si ma vie était en jeu), et j'ai eu peur, car ils sembleraient que les leaders de la society aient décidé de faire les trolls...


Et de mettre à Poufsouffle tous les gens qui avaient demandé à ne pas y aller... Je suis passé dans les dernières, j'ai vraiment craint pour ma vie... Mais quand ils m'ont appelé, que je suis montée sur l'estrade, le choixpeau sur la tête, tous ces gens en face de moi, pendant un instant je me suis vraiment crue à Poudlard, j'ai eu réellement l'impression d'être une sorcière de première année, et je me suis dit qu'après tout, Poufsouffle, ce serait bien du moment que j'étais là...

Mais finalement, on m'a attribué la maison qui me correspond le plus : 



Comme dans le film, votre maison vous applaudit plus fort que les autres, et j'ai eu l'impression pendant un cours instant d'avoir une sorte de famille au sein de la society... (Je deviens un peu folle pour tout ce qui touche à Harry Potter, qui a quand même bercé mon enfance). Ensuite un dernier petit jeu de mime maisons contre maisons. Total final des points : Serdaigle deuxième derrière Serpentard !

La prochaine fois, je vous raconte mon épopée cambridgienne (et non pas cambodgienne, c'est moins exotique forcément). Mais en attendant, j'ai ce truc à faire, là, vous savez, ça s'appelle, heu... Du travail ? 


Si l'un d'entre vous connaît une formule pour que mes essays s'écrivent tous seuls, je suis preneuse...

vendredi 19 octobre 2012

Chapitre 11 - Awake

Laissez-moi vous expliquer le titre de ce blog, parce que je pense que très peu d'entre vous comprendrons la référence (rassurez-vous, c'est normal). 

Awake, c'est une série américaine (encore une, me direz-vous) sortie l'année dernière (et qui a fait un flop complet et a donc été arrêtée... Hum... J'y reviendrai). 


Laissez-moi vous expliquer le principe. Awake raconte la vie d'un gars ordinaire, qui est policier (original, hein ?). Un jour, il a un accident de voiture avec sa femme et son fils. Jusque là, rien d'exceptionnel me direz-vous.
Mais le concept de la série est génial (en tout cas, j'ai adoré l'idée) : le héros se réveille alternativement dans deux réalités, l'une où sa femme est morte et son fils est vivant, l'autre où sa femme est vivante et son fils est mort (quand il s'endort dans une réalité, il se réveille dans l'autre). Toute l'intrigue tourne donc autour de la question suivante : quelle est la réalité ? Le monde où sa femme est vivante (le monde rouge, il y porte un bracelet rouge pour savoir qu'il s'y trouve, et les tons des images sont dans les rouges) ou le monde où son fils est vivant (le monde bleu, puisqu'il y porte un bracelet bleu et les tons des images sont bleus). Il doit gérer le fait que dans chaque réalité il a perdu un proche, alors que pour lui il n'en a perdu aucun, donc il n'est pas réellement en deuil, ce que ne comprennent pas les autres personnages qui le croient fou. ça aurait pu aussi poser des questions comme un dilemme intérieur : il doit bien décider que l'un de ces deux mondes est réel et l'autre pas, mais peut-il choisir entre sa femme et son fils ?

Bref, une idée excellente pour une fois, qui aurait pu donner une série vraiment originale.
Pourquoi le flop d'audience, me direz-vous ? Eh bien parce que malheureusement les producteurs ont voulu faire dans le classique et tabler sur une série policière... Problème : il y en a tellement que c'est vu, vu et revu, et du coup il faut vraiment que ce soit bien pour se démarquer du lot. Principe des enquêtes : il travaille sur une enquête différente dans chaque monde, et dans chaque monde il trouve des indices qui l'aident à résoudre l'enquête dans l'autre monde. Pourquoi pas ; sauf que ça tourne à l'improbable. Genre il voit son associé dans un monde manger des donuts, il y a 7 donuts dans la boîte et donc il en déduit que le meurtrier de l'autre monde a caché l'arme du crime dans la consigne numéro 7 des vestiaires de son club de sport... Inutile de vous dire que même les enquêtes de Scoobidoo sont mieux ficelées.


(Pour le petit moment nostalgie). 

Pourquoi vous raconter tout cela alors que ça ne vous intéresse absolument pas disons le franchement alors que ça n'a a priori aucun rapport avec la choucroute londonienne ? (je ne dis pas ça pour relancer la polémique sur la choucroute hein). 
Tout simplement parce que c'est un peu ce que j'ai ressenti quand je suis rentrée à Paris il y a deux semaines. J'avais l'impression de passer d'un monde à un autre, d'une réalité à une autre... Mon monde bleu, c'est Londres ; mon monde rouge, c'est Paris. Quand je suis à Londres, je sais que ma vie à Paris m'attend, mais c'est quelque chose de lointain, abstrait, parce que j'ai ma vie ici maintenant, une maison, des amis. Et quand je suis rentrée à Paris, j'ai eu l'impression que ma vie à Londres se mettait entre parenthèse. J'étais à Paris, je savais que je retournais à Londres sous peu, mais j'avais l'impression que c'était un rêve, ou bien la vie d'une autre. En retournant dans mon appartement parisien, j'avais l'impression de ne l'avoir quitté qu'une heure. Comme si rien n'avais changé, comme si ma vie s'était mise entre parenthèse et avait repris naturellement quand j'étais revenue. Il y a des choses, des gens que j'aime, qui se trouvent dans chacun de ces mondes, et quand je me trouve dans l'un, je ne peux pas avoir accès à tout ce qui se trouve dans l'autre. Ce sont deux réalités impossible à concilier (ne serait-ce que pour des raisons géographiques). ça fait tout drôle, de passer d'un monde à l'autre...

Mais je suis heureuse d'être ici, qu'on ne s'y trompe pas. Pour ne pas vous laisser une impression de mélancolie dans la bouche, je vous offre ce gif rigolo : 


(Enfin moi en tout cas ça me fait beaucoup rigoler). 

Chapitre 10 - Bring it on.

Il est temps de reprendre le rythme des posts de ce blog, histoire de dire qu'il ne meurt pas avant l'heure (la date de péremption est déjà d'un an, inutile d'enfoncer le clou). 

Cela fait un certain moment que je n'ai pas écrit, et il m'est arrivé pleins de trucs. Forcément, depuis le temps, j'avais le temps de mourir 6 fois écrasée par un bus, dévorée par le dinosaure qui se cache dans la Tamise (Quoi ? Vous n'êtes pas au courant que le gouvernement britannique cache un dinosaure dans la Tamise ? Ils font croire qu'ils se trouve au Loch Ness mais en réalité... on nous ment), subir une petite dizaine de chutes de météorites. 

J'ai effectué une plongée sans pallier de décompression vers ce monde étrange qu'est le système scolaire britannique. Pourquoi étrange ?
-à Sciences Po, vous n'avez aucune excuse pour rater un cours (deux absences et bye bye les crédits). Ici, les profs vous expliquent qu'ils s'en foutent carrément de votre vie ("n'amenez pas de certificat si vous êtes malades, honnêtement je m'en fous"), mais que ce serait pas trop mal d'envoyer un petit mail genre au bout de quatre-cinq absences éventuellement, juste histoire de signaler que vous êtes pas morts.
-10h de cours pour ce semestre, 8h pour le prochain semestre. Dur dur la vie. Dire que ça représente parfois une journée de cours classique pour certains étudiants restés en France. 


Bon, le truc, c'est qu'il y a beaucoup de lectures à faire à côté. Ce qui reste de la petite bière quand on a le double d'heures/de cours/de travail/même tonne de lectures en temps normal à Sciences Po. 400 pages de lectures par semaine environ. Et encore, j'ai dû rattraper 3 semaines de lectures en retard d'un coup, 1200 pages en quelques jours... D'où mon manque de temps pour ce blog. Hum. 
Parce que les cours sont du coup très sommaires, et on s'attend vraiment à ce que vous alliez compléter par vos lectures. Assez essentiel donc dans les cours où il y a un examen final (pour les autres où il n'y a qu'une dissertation finale, on s'en fout, mais bon je suis une bonne élève alors je les fais quand même). 
-Il y a des lectures (= cours magistraux) et seminars (=TD/conférence). Les seminars sont en général occupés par de la parlotte, dans les cas les plus extrêmes cela donne un prof qui n'a pas préparé son cours et pose des questions aléatoires sur la couleur des culottes de la reine ou autre sujet d'actualité à des premières années qui donnent leur avis sur tout et n'importe quoi sans grand rapport avec la question parce qu'ils sont heureux de parler (c'est le cas extrême, il y a aussi des cas où le prof prépare son cours et il y a une vraie discussion ; ou personne ne veut parler, et on regarde les mouches voler pendant 1 heure). 


-Il y a plein de travail à faire for free. Genre des essays à rendre qui ne sont pas notés, idem pour les exposés... ça change de Sciences Po où le moindre mouvement du petit doigt passe en jury d'examen à la fin de l'année... Principe un peu déroutant, mais qui au fond rend plus responsable. 

Ensuite... Si on parlais un peu de la coloc ? 
Comprenons nous bien, je suis heureuse d'être là. Ma résidence est bien située, et c'est une des moins chère (voire la moins chère) de celles dans le centre de Londres. à deux pas d'un des campus de l'université (pas le mien malheureusement, mais ça me permet d'avoir accès aux imprimantes de la bibliothèque qui s'y trouve). Le quartier ne craint pas le soir. 
Qu'est-ce qui cloche ? 
Vivre à 14 c'est parfois difficile. Outre que mes colocs (qui sont vraiment très sympas par ailleurs) ont un sens de l'hygiène douteux, vu le (je ne trouve pas de mot approprié, en long ça donne "amas de trucs sales, restes de nourritures crus ou cramés, morceaux de poulets crus qui trempent dans de l'eau, éviers remplis à ras bord, odeur dégueu", bref vous m'avez compris) qui traîne dans la cuisine,


ils ont le chic pour imiter le doux gloussement de la pintade à des heures avancées de la soirée. J'ai essayé de leur expliquer plusieurs fois de se calmer après 10 heures du soir étant donné que les murs sont fins comme une oyster card (expression très couleur locale, même si je viens de l'inventer). Ils n'ont pas l'air de comprendre (enfin, ce n'est pas mon anglais qui est en cause : ils comprennent le sens des mots mais disons qu'ils n'arrivent pas à intégrer que les gens puissent aimer passer des soirées calmes sans être dérangé sans cesse par des hurlements... C'est mon côté Frenchie). Bref, la coloc consiste à faire des compromis, mais difficile d'amener tout le monde à faire des efforts quand on est 14 (je suis un peu seule contre 13 sur ce coup là... même si encore une fois ils sont par ailleurs très charmants). J'essaye de garder la maîtrise de moi-même malgré tout même si je ne rêve que d'une chose : 

 X13

Encore un petit pour la route pour bien vous faire comprendre ce que je ressens :





Où en étions-nous ? Ah, oui, peut-être faut-il que je parle de ma vie sociale...
Ce qu'il y a de bien à King's, comme je l'ai peut-être déjà dit, c'est qu'il y a plein de societies (= associations). Si vous comptez aller à King's l'année prochaine, ne ratez pas la Fresher's fair qui est l'évènement de l'année, et inscrivez vous dans les society, c'est le meilleur moyen de rencontrer des Anglais facilement ! Bien sûr, il y a les fêtes organisées par l'association erasmus, ou par le bureau des étudiants, où la musique est à fond la caisse et tout le monde se déhanche à fond sur une musique de qualité aléatoire...


Mais allez savoir pourquoi j'ai toujours du mal à rencontrer les gens dans ce genre d'évènement et donc je suis un peu en mode : 



Bref. Les societies donc permettent de rencontrer les gens, de vraiment discuter avec eux. J'ai rencontré plein de gens sympas... DONT DES JAPONAIS !!! (Vous l'aurez compris, je suis fan du Japon). J'ai eu l'occasion de discuter de mangas et d'animés avec des japonais.  Soit le summum du bonheur sur mon otaku-mètre...


On a déjà prévu de se faire un karaoké (enfin, c'est moi qui suis chargée d'organiser le truc, donc il faut encore que je m'en charge, mais...). Et samedi, on se fait un restaurant japonais (tout ça pour dire que j'ai une vie sociale en fait).

Et ce soir, premier event de la Harry Potter society, ce qui promet d'être grandiose... J'espère que je serai à Gryffondor ! (Et surtout pas à Poufsouffle, je préfèrerais encore faire partie des badass de Serpentard que d'être une Poufsouffle, parce que contrairement les Poufsouffle ne servent qu'à faire de la figuration... Les pauvres. Et si vous n'êtes pas d'accord : citez-moi trois personnages de Harry Potter qui sont à Poufsouffle ? Alors ? Bon ben on est d'accord...).

mercredi 17 octobre 2012

Chapitre 9 - Les liaisons dangereuses

La raison de ce titre ? Outre une énième référence gratuite (puisque c'est gratuit, pourquoi s'en priver ?), parce que c'est enfin arrivé... Ce que j'attendais depuis le début de mon séjour... 
(Permettez que je place ici un petit roulement de tambour pour faire grimper la tension, ça ne mange pas de pain).


J'ai enfin eu ma student oyster card (=carte qui permet d'avoir des réductions sur les abonnements au mois pour les transports, indispensable car si vous n'étiez pas encore au courant Londres remporte la palme des prix les plus prohibitifs pour ses transports). N'ayant pas ma carte, et n'ayant point envie de dépenser l'équivalent d'un budget bubble-tea annuel (si vous ne savez pas ce qu'est un bubble tea, vous avez raté votre vie... mais bon, il y aura sûrement des séances de rattrapage sur le sujet plus tard dans l'année) dans les transports. Donc j'ai passé ma semaine dernière à faire mes trajets sur mes petons. Lesdits petons commençant rapidement à se lasser de la chose. J'aime marcher, mais passer mes après-midi à cavaler pour faire des courses à droite et à gauche à manquer de me faire écraser en traversant les larges avenues londoniennes alors qu'il ne m'aurait fallu qu'une heure si j'avais pris le bus m'amuse moyennement, allez savoir pourquoi.
Carte que j'aurai pu ne jamais avoir, étant donné que 1) je regardai bêtement dans ma boîte aux lettres alors que j'aurais dû deviner que les gens qui gèrent le courrier l'avaient mis de côté (?) 2) ils l'avaient rangé au mauvais endroit. Enfin. 
Tout ça pour dire que je vais enfin pouvoir vivre ma relation avec Hervé sans me cacher !

Ma réaction quand j'ai reçu ma Oyster : 


dimanche 30 septembre 2012

Chapitre 8 - Grandeur et décadence du cookie cadbury

Je viens enfin de comprendre l'utilité de ce blog (mieux vaut tard que jamais, non ?). Me souvenir de ce que j'aurai fait pendant cette année. Parce qu'il faut le dire, j'ai une mémoire de poulpe bleu (because having a red fish memory is too mainstream) donc il faut bien que j'enregistre tout ce qui m'arrive quelque part. 

Samedi fut une journée riche en promenade : après avoir traversé la moitié de Londres pour arriver à chopper le bus 23 (eh oui, il m'arrive de faire des infidélités à Hervé, que voulez-vous) qui menait à Notting Hill (ou du moins pas trop loin), Julie et moi avons réussi à retrouver Candice (autre sciences-pote très sympa) pour aller faire un tour dans les charity shops (ces boutiques qui revendent de tout pour des bonnes causes, et où on peut trouver tout et n'importe quoi pour pas cher).
Du moins, c'était ce qui était prévu et serait sans doute arrivé si je n'avais pas perdu tout le monde.
J'ai voulu nous emmener dans une boutique référencée dans mon guide, qui selon ledit guide était une friperie de luxe. La ballade fut sympathique même si je nous égarais plusieurs fois (parce que me perdre toute seule, c'est drôle, perdre les autres, c'est encore plus amusant), n'ayant que le plan grossier de mon guide à disposition (trop à l'Ouest pour ma carte de Londres). Après avoir tourné pendant des heures, nous avons réussi à trouver le bon chemin après 1h30 (d'accord, ça ne fait pas des heures... en plus de nous perdre, j'avais mal estimé les distances, et ladite boutique était plus loin que je ne pensais). Au passage, nous avons visité des boutiques un peu improbables d'antiquaires. 
Au passage, petit jeu : celui qui repère l'intrus a gagné. 


Donc, toute une épopée à travers Notting Hill pour arriver à une boutique dont les vêtements étaient hors de prix, et où nous nous sommes faites accueillir comme des malpropres pour cause de condition prolétaire donc sans le sou. La ballade a tout de même été sympathique, Notthing Hill étant un quartier très sympathique à recommander quand il fait beau. 
En revenant, nous sommes passées par un Poundland (tout à un pound, le paradis) où j'ai enfin trouvé des cookies cadbury... Ou du moins une infâme imposture qui en portait le nom mais pas le visage, tellement révoltant que je ne posterai pas de photo pour ne pas choquer des âmes sensibles et non averties (d'où le titre de ce post, au passage). 

Aujourd'hui, rien de prévu à la base : traîner au lit avec ma 3DS comme j'aime le faire le dimanche matin depuis que je suis ici, puis petite incursion sur internet pour voir quels étaient les horaires, les salles de mes cours, si j'avais déjà des lectures de prévu... Petite incursion qui s'est révélée interminable étant donné que l'emploi du temps de King's est un charabia incompréhensible (les hiéroglyphes de la section égyptiennes du British m'étaient beaucoup plus accessibles, à vrai dire). Au final, bon mal de crâne. Tentative d'aller à la Tate modern que je n'avais pas encore visité. J'ai essayé de retrouver des amis qui s'y trouvaient, les ai cherché en vain pendant 30 minutes... avant de comprendre qu'ils étaient à la Tate Britain. Il était trop tard pour visiter le musée (qui fermait une demi-heure plus tard) alors je me suis contentée d'une promenade sur les quais. J'ai pu passer devant les bouquinistes de Waterloo (je n'ai rien acheté, ayant suffisamment de livres pour le moment), et découvrir juste après... Un festival de nourriture au pied du London Eye (le bonheur *_*). Je m'y suis acheté deux roulés (citrouille/fromage et épinard/ricotta enroulés dans une feuille de brique, miam) et j'aurai bien acheté le marché entier tant tout y avait l'air délicieux...

vendredi 28 septembre 2012

Chapitre 7 - London Otaku

Je tiens à aborder ici un sujet particulièrement important pour certains : comment survivre en étant otaku à Londres ? 
Pour schématiser pour ceux d'entre vous qui ne seraient pas familiers avec le concept, un otaku, c'est quelqu'un qui est fan de mangas, d'animés (les dessins-animés japonais), de culture japonaise. Quelqu'un comme moi, quoi... A Paris, un de mes endroits préféré est le quartier japonais ; j'ai donc tout naturellement essayé de retrouver un équivalent à Londres. C'est une ville cosmopolite, il devait forcément y avoir une communauté japonaise... En cherchant, je me suis rendue compte qu'en fait, il n'y avait ni quartier japonais, ni culture du manga dans ce foutu pays. 



Je me suis alors sérieusement posé la question de savoir ce que j'allais y faire pendant un an. Et j'eu envie de repartir vu que les deux fantasmes qui ont motivé mon choix londonien, les cookies cadbury et les renards, semblent n'être que des mythes. J'ai donc songé à me plaindre à la DAIE pour publicité mensongère et à tout planter. 


Mais heureusement, parce que rien n'est jamais désespéré, j'ai réussi à trouver des boutiques tout de même qui me permettrait de tenir l'année. J'ai embarquée Caroline, autre amatrice de culture japonaise, pour un tour des japanese shops de Londres. Je vous en fait la liste... 

-Japanese Centre (sur le tronçon de regent's street parallèle à Haymarket, en-dessous de Picadilly circus). Le Japanese centre propose de la nourriture (personnellement, je n'ai pas eu confiance dans les burgers et le shot dogs version japonais, mais à vous de voir...), épicerie (de produits japonais of course), et vend quelques goodies kawaii et livres de langue. 

-Mitsukoshi (à côté du Japan Centre). Ne vous arrêtez pas au RDC, où il n'y a que des produits jolis certes mais hors de prix, et descendez au sous-sol. Vous y trouverez des mangas en japonais, des objets (tasses, portes-monnaies, etc) très jolis mais chers (quand bien même, ça vaut le coup d'oeil) et des manuels de langue. 

-Le Trocadéro (à Picadilly, sur Coventry street). Le Trocadéro est à voir, même si vous n'aimez pas particulièrement les mangas, passez-y en passant par Picadilly. Le Trocadéro, c'est NyanCatLand, comme l'a si bien décrit Caroline (allez y faire un tour, vous comprendrez). On y trouve un magnifique magasin de bonbons, où il faut entrer pour le plaisir des yeux, un endroit où faire des photos en costume (mais elles coûtent horriblement cher, dans les 60 livres par personne, donc vous n'irez pas mais passez devant), deux boutiques japonaises (une de mangas et goodies qui a des goodies hallucinants qu'on ne trouve pas en France, l'autre de produits japonais kawaii moins centrés manga), une ENORME salle de jeux d'arcade (où nous avons essayé un dérivé de pirate des caraïbes où il fallait dégommer des zombies squelettes sur un bateau pirate avec un laser gun... ne me demandez pas le pourquoi du comment de la chose, mais c'était génial). 

-Orbitale Course (Newport Street). A conseiller surtout aux fans de comics. Il y a quelques mangas, surtout des comics et des goodies autour des comics (pardon pour la répétition, mais au moins vous aurez compris). Mention spéciale pour les posters qui sont très sympas, même si vous n'êtes pas fan du genre (ça commence par C, ça finit par C, c'est un...).

-Cyber Candy (Garrick Street). Pas besoin d'être fan de mangas pour y aller : c'est, comme son nom l'indique, une boutique de bonbons, à visiter absolument tant les produits qu'on y trouve sont délirants et donnent de bonnes idées cadeau. Je pense particulièrement au nounours en gélatine géant (de la taille d'une main), aux bonbons mario, et aux canettes de soda Alice au Pays des Merveilles, Ghost Buster, Pacman et autres.

-Forbidden Planet (Fin de Shaftesbury avenue, côté high holborn). Voilà une boutique qui mettra geeks et otakus d'accord : on y trouve comics, mangas, goodies, produits dérivés de films (comme les vifs d'or, ou les baguettes magiques des personnages de Harry Potter...). Encore une fois, cette boutique est une excellente adresse pour trouver des cadeaux sympathiques et pas trop cher à offrir.

Deux autres boutiques que Caroline et moi avons également visitées mais que j'ai moins aimées : 

-La première se trouve sur Brewer Street. Il faut savoir qu'elle est là car la devanture est celle... D'une laverie automatique. On y trouve des mangas d'occasion mais en japonais uniquement... Par contre, il y a à deux pas une boutique de produits un peu old-fashion (comme des affiches publicitaires des années 70-80) qui ravira les fans du genre. 

-La deuxième est une rue derrière, sur Peter Street (Gosh Comics). C'est une petite boutique qui ne vend que des livres (ie pas de produits dérivés ou goodies), le rayon manga est très petit. Il se situe dans le quartier "chaud" de la ville, étant donné qu'en repartant nous sommes passés devant tous les sex-shops de Londres...

Et voilà ! Pour ceux d'entre vous qui auraient lu jusqu'au bout alors que cela ne les intéresse pas, voici votre récompense : une photo de cookies cadbury qui existent en France mais pas en Angleterre ce qui est absolument logique puisque Cadbury est une marque anglaise. 


Chapitre 6 - Oh, it's raining again !

Londres, c'est un peu comme la Bretagne : il fait beau plusieurs fois par jour (enfin, comprenez par beau temps non pluvieux). 
Vous n'avez pas vraiment vécu la vie à Londres si vous n'avez pas affronté au moins une fois une grosse averse diluvienne qui vous aura trempé jusqu'à l'os (chose indispensable, sinon quel est l'intérêt de sortir quand il pleut ?). Je commence à vivre à fond la vie londonienne puisque je me suis déjà affronté deux averses tempêtes, que j'ai d'ailleurs affronté à pied puisque qu'avec Julie (autre bloggeuse perdue dans la jungle londonienne) nous préférons affronter les évènements, en bonnes trompe-la-mort que nous sommes. 
J'ai d'ailleurs été acheter l'autre jour l’accessoire indispensable pour vivre à Londres : les bottes design (pour être parée contre les averses tout en restant classe). 
Étonnamment, le parapluie n'est pas indispensable. Je n'ai jamais le mien sur moi, sauf en cas de tempête des neiges ou éventuellement chute de météorites quand je quitte ma petite chambre, parce que c'est lourd. Quand vous vivez à Londres, vous finissez par être blasé de la pluie. C'est la vie, ça fait partie du quotidien, il faut l'accepter. Et viens le moment où vous finissez par ne même plus sortir le parapluie entre deux averses, puisqu'au fond, c'est la saison, dans six petits mois ce sera fini, alors pourquoi se fatiguer à le sortir ? (Eh oui, le flegme britannique dans toute sa splendeur). Contrairement à la vie en France, vous n'annulerez jamais vos plans à cause de la pluie, quels qu'ils soient : si vous vous arrêtez de vivre à la moindre goutte d'eau, vous ne sortirez jamais de chez vous...
Pas étonnant que les anglais aiment autant la comédie musicale "Singing in the rain", ça leur rappelle le quotidien. 

jeudi 27 septembre 2012

Chapitre 5 - Petit tour de Londres en 10 jours

Encore une fois, ce post sera une petite liste parce que à force de trop délaisser son blog voilà ce qui arrive les listes sont à la mode, et puis c'est plus facile de s'y retrouver. Le sujet de l'article est donc la liste des choses que j'ai pu voir et faire ces 13 jours (vous remarquerez que le chiffre 13 commence à revenir assez régulièrement... hasard ou signe du destin ? Quoi qu'il en soit, si vous êtes triskaïdékaphobe, la lecture de ce blog vous est fortement déconseillée).

-Borough market. Le marché à côté de London Bridge où vous trouvez tout et n'importe quoi niveau nourriture. Cela vaut vraiment la peine d'aller s'y balader un samedi midi et d'aller acheter des bricoles d'un stand à l'autre pour grignoter (j'ai moi-même succombé à la baguette cheddar-olive...). On y trouve même du chocolat au matcha (= thé vert) !

-Covent garden. Inutile d'aller à Londres si vous ne passez pas par le très fameux Covent Garden. Il y a peu de chances que vous y achetiez quelque chose si votre budget est limité, mais le coin est tout de même sympathique à voir, et beaucoup de boutiques valent le détour, comme la boutique Moomine. A signaler, si comme moi vous aimez les objets gadgets pour moins de dix pounds, il existe des boutiques qui vendent de telles merveilles (au moins une, Joy, où j'ai acheté une magnifique tirelire canard aux couleurs du drapeau anglais). 

-Hamley's. Inutile d'aller à Londres si vous ne passez pas à Hamley's. Le problème étant surtout d'arriver à en ressortir, car je crois que j'aurais bien pu y passer le reste de mes jours. Il n'y a que des jouets sur cinq étages, les vendeurs jouent avec pour faire la démonstration des produits, faisant de cet endroit merveilleux une sorte de paradis pour Peter Pan où personne n'est vraiment adulte. Je n'ai fait que courir d'une peluche à l'autre avec des yeux émerveillés pendant toute la visite... Pas très sérieux tout ça... A aller voir au moins pour les statues legos des membres de la famille royale au dernier étage.
Autre info de prime importance : il y a des toilettes au cinquième étage, alors n'hésitez pas à entrer...

-Hyde Park. Il faut vite profiter des parcs londoniens, car la saison ne s'y prêtera bientôt plus et je risque de ne pas y remettre les pieds avant six mois pour cause de températures avoisinant anormalement le zéro absolu (qui correspond à -273,15 degrés, au cas où des L/ES liraient ces lignes et ne capteraient pas la blague). Il y a beaucoup d'animaux (d'écureuils notamment) qui gambadent un peu partout gaiement ainsi que des oies bien grasses dont je ferais bien mon dîner un de ces quatre.

-Knight Templar. Pub à deux pas de la Maughan Library (voir plus bas) typiquement anglais, très sympathique et pas cher du tout : pour 6 pounds, vous avez un vrai hamburger, des frites et la pinte de bière qui va avec. Que demande le peuple ?

-Maughan library alias Poudlard. Même si vous n'étudiez pas à Londres, passez-y car on a réellement l'impression que Poudlard s'est transplané en plein centre de Londres. Info pratique si vous êtes étudiants : elle est ouverte 24h/24, c'est donc l'endroit idéal pour passer la nuit en sortant de soirée à King's si vous n'avez pas envie de retourner à votre appartement.

-M'n'Ms shop. Comme pour la boutique Moomin de Covent Garden, il serait honteux de ne pas visiter la boutique MnMs de Londres, qui est assez ahurissante. Elle s'étend sur trois étages remplis de tous les produits dérivés possibles et imaginables. Je vous rassure : les produits sont moches (enfin, personnellement je ne trouve pas les mascottes particulièrement mignonnes) et très cher, mais la boutique a valeur de curiosité. Vous pouvez y acheter des MnMs de la couleur de votre choix : les blocs de MnMs de différentes couleurs côte à côte valent le détour.

-Oxfam Book. Inutile de ramener trois tonnes de livres de France : ici, vous pouvez vous faire une bibliothèque (en anglais, of course) pour 2 pounds par livre... Que demande le peuple ? Je suis à la recherche des Harry Potter (je les ai déjà lu bien sûr, mais là je veux me les refaire en Anglais dans le texte) et des Hunger Games particulièrement (tant qu'à faire...). 

-Oxo tower. Sympathique à voir, usine reconvertie en magasins, de design pour la plupart. On y trouve des boutiques de gadget (une boutique de gadget pour être exacte, et une autre qui semble être spécialisée dans les canards en plastique à en croire la devanture) et des boutiques de design où vous n'irez probablement pas faire vos emplettes ; bref, ne traversez pas la Manche pour la Oxo tower, mais il est par contre très agréable par temps correct (beau temps, c'est trop demander) de longer la Tamise de London Bridge à Waterloo Bridge et d'y passer en se baladant.

-National Gallery. Si vous n'avez que le temps d'y passer une heure ou deux, allez en priorité voire les collections du 18ème et 19ème françaises et anglaises. Comme vous le savez si vous connaissez un peu la peinture anglaise (petit étalage de culture gratuit... spéciale kacedédi à tous les ex-warriors du cours de Art and Society du vendredi après-midi), la peinture anglaise ne commence vraiment qu'au 17ème siècle, inutile de chercher avant du typiquement British. Ils ont bien des peintures italiennes mais les italiens leurs ont refilé toutes leurs croûtes rien de bien intéressant à part quelques tableaux de maître. Dans la section anglaise à partir du 17ème, j'aime particulièrement Hogart (quand vous vous arrêtez devant un de ses tableaux, prenez le temps de bien l'observer, ils sont toujours très riches en détails qui ajoutent à la compréhension du tableau). Et ils ont, il faut bien le dire, des chefs-d'oeuvres de la peinture française (des Van Gogh, Monet, Renoir, Lautrec, Manet, Degas) à tel point que j'avais envie de tous les décrocher et de dire "c'est bon les gars, vous en avez profité mais c'est trop bien pour vous, je ramène ça à la maison et on vous enverra quelques croûtes pour compenser". Mais je doute que l'English aie pigé la pertinence de la chose. Dommage, j'aurais bien accroché un Van Gogh sur les murs bleus de ma chambre un peu tristounette niveau déco...
Précisons au passage que les salles sont très mal éclairées, la plupart du temps vous n'arrivez pas à voir les tableaux car la lumière se réfléchit dedans. Or si vous êtes un rescapé de "L'art et le monde de l'art", vous savez à quel point c'est important, étant donné que notre cher professeur aimait à répéter "les salles du Louvres sont mal éclairées de nuit, c'est une honte, allez vous plaindre..." à qui voulait et ne voulait pas l'entendre.

-Portobello market. Seulement le samedi. Si vous aimez les brocantes, allez y faire un tour, il y a beaucoup de monde mais ça vaut le coup d'oeil. Il y a possibilité de dénicher des choses sympas (bijoux notamment) pour pas trop cher, étant donné que cette brocante est tout de même très touristique. A voir, la boutique de fringues dont les murs sont tapissés de vieilles machines à coudre. On y trouve des choses étonnantes, comme un vendeur de sac qui vendait un sac en cuir de croco certifié authentique puisque la tête du croco reposait sur le sac, avec ses pattes avant. Imparable si vous aimez être à la pointe de la mode. En bas de Portobello, il y a un marché où il est possible de trouver à peu près n'importe quoi pour déjeuner dans les 5 pounds.

-The Shard. Vous n'êtes pas un vrai londonien si vous ne savez pas ce qu'est The Shard... Mais bon, à tous les néophytes, pas de panique : un petit tour rapide chez l'ami Wikipédia vous apprendra que the Shard est le gratte-ciel le plus haut de Londres, et d'Europe. C'est un genre de pyramide de verre (ou plutôt d'épine de verre) très haut (d'où le titre de "gratte-ciel le plus haut d'Europe"), pour tout vous dire, qui se trouve à London Bridge, en dessous de la Tamise. Si vous voulez épater vos amis avec le record de taille de The Shard, vous avez cependant intérêt à vous dépêcher, Wikipédia m'informant qu'il y a des bâtiments en construction un peu partout en Europe qui devrait le dépasser bientôt (dont un projet à la Défense... tout va se jouer à 10 mètres près, la compétition est serrée). Allez le voir, il faut au moins une fois aller se mettre au pied de ce bâtiment, lever le nez et s'exclamer naïvement en parfait touriste que vous êtes : "Ah oui, ça fait haut quand même". 
Pour info, ma résidence se trouve à deux rues de The Shard (ce n'est pas pour me vanter mais...). Ce qui est très pratique quand vous avez un sens de l'orientation comme le mien. Où que je sois dans Londres, quand je veux rentrer, je n'ai qu'à trouver the Shard pour me repérer (c'est un genre de "Où est Charlie" version débutant). 


mercredi 26 septembre 2012

Chapitre 4 - Petit guide de survie en milieu londonien ie hostile

Petit précis de survie en milieu londonien hostile, qui pourra peut-être vous sauver la vie. 
Pourquoi ne pas le faire à la manière des surréalistes ? Écrivons au fil de la plume, comme me viennent les idées (l'écriture automatique, que ça s'appelle mais peut-être est-ce juste une référence littéraire gratuite pour justifier que j'ai la flemme de faire un plan).

1) Feel sorry to be Frenchie. Venir ici m'aura au moins servi à une chose : me rendre compte de mon terrible accent français. Paraît que psychologiquement parlant, l'acceptation est le premier pas vers la cicatrisation (mon cas n'est peut-être pas désespéré). Comprendre les gens est chose assez ardue, surtout que d'aucun parlent un anglais très anglais aussi épais qu'un bon vieux pork pie. Ils entendent mon accent français, ils savent que je suis française, mais pour autant ils ne prennent pas la peine de ralentir ou de s'expliquer. Top 3 des phrases les plus prononcées à ce jour : "Can you help me", "sorry i don't understand", "sorry I'm French" (sous entendu : non seulement je ne sais pas parler votre langue, mais en plus je suis française : je possède vraiment toutes les tares).

2) Ne vous fiez pas à google map. Je me suis perdue par sa faute (j'y arrive pourtant très bien toute seule) car pour une raison mystérieuse, Google maps est ici persuadé que les Anglais ont tous un parapluie magique comme Mary Poppins et peuvent voler à travers les murs. 

3) The number of French is too damn high. Il y a beaucoup de français dans le coin, suffisamment pour s'organiser des fêtes camemberts-champagnes (deux semaines d'expat et je vous assure que ça vous met l'eau à la bouche).

4) Don't trust English. Mon instinct de Française me déconseille de croire les Anglais, je n'y peux rien, c'est instinctif. Quand il y a marqué devant le passage piéton "look right", je look left des fois que ce soit un piège pour que les touristes français se fassent écraser. De même, je les suppose de cacher Big Ben et d'avoir mis un fake pour piéger les touristes innocents : celui que j'ai vu est trop doré, clinquant, bling bling, pour faire vraiment authentique... Il faut dire qu'ils font tout pour nous faire remarquer qu'ils ne sont pas comme nous, notamment inverser les escalators (celui de gauche monte, celui de droite descend... ça ne paraît rien comme ça mais allez à Londres et vous aurez de belles heures de casse-gueule rigolade en perspective).

5) Eat. Contrairement à ce qu'on veut nous faire croire, il est possible de manger pour un prix relativement abordable (autour de 5-7 livres) à Londres. De la nourriture anglaise bien sûr, c'est à vous de juger... Autre fait notable : le thé n'est absolument pas cher, à peine 1 pounds dans les pubs (et parfois, aller dans un pub d'allure chic vous coûtera moins cher qu'un bar classique, même dans le centre de Londres...). Super pour moi qui ne boit quasiment que ça (j'ai acheté deux bouteilles d'eau depuis que je suis arrivée et je ne les aies toujours pas terminées tellement je ne bois que du thé). 

6) Walk - Taking English transport is way too dangerous. Marcher est une solution idéale pour découvrir la ville, qui est somme toute assez sympathique. Il y a beaucoup de choses à voir à Londres, tant la ville ressemble à un patchwork de tous les styles, toutes les époques. Il faut fureter et avoir de la chance... Et pour cela, faire les trajets à pieds ! 
Les transports à Londres sont de toute façon trop chers si vous êtes un prolétaire, vous n'aurez pas vraiment le choix des armes (30 pounds de dépensés en transports la première semaine...). Préférez le bus pass, vous y trouverez votre compte (de toute façon, le métro londonien est farceur, avec ses stations qui n'ouvrent qu'à des conditions très précises et sont fermées la plupart du temps quand vous en avez besoin). Les bus à Londres, c'est folklorique. Certes, vous allez à peine plus vite en bus qu'à pieds tellement il y a de trafic, mais bon, ça permet de découvrir la ville vu que ledit bus s'arrête toutes les cinq minutes pendant dix minutes
Le bus aussi est farceur, remarquez. Le conducteur peut très bien décider à mi-trajet que, finalement, il va s'arrêter là... Je prends quand à moi le désormais fameux RV1 (prononcez : awhhhhviwouane à l'anglaise) pour aller de ma résidence à mon campus. Pourquoi fameux ? Parce qu'il m'est arrivé justement de devoir descendre à mi-chemin parce que le conducteur avait changé d'avis, parce qu'il faut l'attendre 20 minutes et qu'il est presque plus rapide d'aller à pieds... Mais bon, contrairement à mes camarades qui s'en sont rapidement lassés, je l'aime bien moi ce bus. Je me suis attachée à lui. Avec les autres rescapés du RV1, nous lui avons trouvé un surnom, Hervé (dérivé de son nom francisé, "èrvéwouane"). On a fini par s'apercevoir que cela donnait lieu à des conversations bizarres (genre : "je prends Hervé plusieurs fois par jour") mais bon les gens autour ne sont pas censés comprendre ce qu'on dit, non ? 
J'aime aussi beaucoup marcher, étant donné que vivant près de London Bridge (et mon campus étant collé à Somerset House, à côté du Waterloo Bridge) je peux me permettre de longer la Tamise... So romantic.)

7) "La 3A, l'année de ma vie". LA phrase qui ressort des rapports publiés sur le site de la DAIE (en espérant qu'ils n'aient pas été photoshopés et que tout cela ne soit pas un énorme mensonge). Donc, essayer de faire de cette année une année exceptionnelle... en faisant des choses exceptionnelles dans le sens premier du terme, c'est à dire qui sortent de l'ordinaire. C'est ainsi que je me retrouve inscrite à la ukulélé society (projet tout nouveau tout beau, because playing guitare is too mainstream), et que je commence à apprendre le japonais (projet que j'ai depuis un certain temps et que je ne commencerai jamais si je ne me lance pas maintenant). Il n'est pas dit que je ne m'achèterai pas un unicycle pour aller de la maison au campus. 

8) Survivre à la première semaine (un guide de survie qui vous conseille de survivre... Vous n'y auriez pas pensé par vous-même, hein ?). Le rythme de la première semaine est très dur, entre les démarches (passer à la banque, régler les détails administratifs...). Avoir ses cours est un vrai parcours du combattant, à tel point que j'en suis nostalgique des inscriptions pédagogiques de Sciences Po où on a cinq minutes pour choisir ses cours... aaaaaaaand it's gone... Vous n'en dormez pas trois semaines à l'avance, il vous faut six mois de thérapie après, mais au moins quand c'est fait, c'est fait... Ici les choses traînent beaucoup en longueur. Mais je suppose que d'ici la fin de la semaine tout sera réglé et que je vivrai heureuse pour la fin des dix mois que j'ai à passer ici (enfin, disons plutôt que ça relève du domaine de la foi mais bon...). J'ai tellement couru la première semaine un peu partout à sortir pour rencontrer les gens et autre que je n'en ai eu aucun temps pour moi même, pour ce blog, ou pour quoi que ce soit d'autre. Jusqu'à en arriver un peu à saturation, je dois l'avouer... Je n'ai même pas pu faire de visites la première semaine, je me rattrape cette semaine. 

9) Read. Franchement, c'est tellement le principe de base que ce devrait être dans la Bible. Ici, il est possible de trouver dans les charity shops des livres, classiques ou plus récents, pour 2 pounds seulement, ce serait dommage de s'en priver ! à ce prix là, j'ai même décidé que je n'amènerai plus de livre français (parce qu'il faut quand même se les trimballer, les cocos...). J'ai le projet de m'acheter les Harry Potter pour les relire en Anglais. Je me suis inscrite à la Harry Potter society, même si vu l'activité intense de leur page facebook il est très possible que Voldemort les ai retrouvés...

10) Être vachement trop sociable en mode "oh my god I just met you and know we are so BFF" (bref, tout le contraire de d'habitude) quand vous êtes dans une coloc à 13 (là, c'est le moment de vous étouffer avec votre café/thé/eau ou que sais-je ; superstitieux s'abstenir). Je suis au 7ème étage, et il faut dire que je suis particulièrement bien tombée : la plupart de mes colocataires sont anglais, et ils sont tous vraiment adorables (tant mieux, sinon cela serait rapidement devenu invivable). Il y a toujours quelqu'un pour discuter dans la cuisine, il y a un côté vraiment très convivial ma foi fort sympathique. Il y a deux ou trois douches et toilettes et pour le moment le partage de ces espaces n'a pas posé de problème, je trouve toujours une douche ou un wc de libre quand j'en ai besoin, alors que je pensais que ce serait assez difficile (même si se lever à 5h du matin et devoir emporter sa clé avec soi pour aller aux wc reste une expérience que j'aimerais ne pas avoir à réitérer trop souvent pour une raison qui vous échappera sans doute, aventureux lecteurs que vous êtes). Partager la cuisine est un peu compliqué, dans le sens où les gens laissent beaucoup traîner leurs affaires, ce qui va nécessiter une petite mise au point (mais le fait qu'on s'entende bien aide). J'ai beaucoup sociabilisé cette semaine et je me suis fait pleins de potos (surtout français pour le moment). C'est sans doute l'euphorie de la 3A qui me fait trouver que "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil". 

11) Les Anglais ont une vision particulière de l'Histoire, ne soyez pas étonnés. Le premier jour, la professeure qui faisait le welcoming nous a expliqué que l'histoire de Londres était très différente de celle de la France car "to sum up, in London, during the history, stuffs happened". Si c'est la vision qu'ils ont de leur histoire, je pense que je devrais ne pas trop avoir de mal à écrire mes essays d'histoire et à comprendre de quoi il retourne. 
Précisons également que j'ai vu à la National Gallery une plaque mentionner pudiquement les "troubles de l'été 1789 en France". Bref, c'est particulier. 

12) Les londoniens sont très traumatisés par les incendies depuis 1666. C'est arrivé et ils n'ont jamais vraiment cicatrisés : il leur faudrait une bonne thérapie de groupe... J'en veux pour preuve que le premier jours, lors d'une session sur la rédaction d'un essay, l'alarme incendie fut déclenchée comme entraînement. Dès le départ, ça pose le cadre. De même, les normes incendies sont l'une des premières choses qu'on nous a expliqué à la résidence...

13) Petite info absolument indispensable pour tous vos déplacements à Londres : vous pouvez vous déplacer d'un point à l'autre de Londres en utilisant comme moyen de transport les émirats arab airlines. C'est une histoire vraie : allez sur le site tfl (Transport For London), sélectionnez la recherche avancée de trajet, et vous verrez que cela figure parmi les moyens de transports proposés... Because taking the bus is too mainstream. 

Si vous suivez ces quelques conseils de base, vous devriez survivre à votre première semaine - si le RV1 ne vous a pas écrasé avant.